L'artiste-peintre expose ses œuvres jusqu'au 4 mai à Alger. Itinérante dans l'âme, l'artiste-peintre, Challal Katia, s'aiguillonne de l'épreuve de l'existence mais surtout de l'usage qu'elle fait de ses pinceaux à l'aide desquels cet enfant des Tiggura (les Bibans) met en lumière l'essaim d'endroits et de scènes de la vie. Donc, qu'il s'agit de l'actualité de l'instant présent ou de l'offrande de la nature, elle y stocke ses tranches de vie dans sa mémoire. Si tant et jusqu'à ce qu'il coule de son don à sa terre natale, cette "coulée" qui irriguera l'éclosion des bourgeons du printemps de l'Algérie. On eut dit que c'est voulu à bon escient "identitaire" et qu'elle fait hiverner ses souvenirs dans la fraîcheur du pays de "l'alizée". S'en est ainsi en prévision du jour où elle reliera ces durées de vie dans la reliure de l'histoire de la vallée de la Soummam cuirassée de ses "Portes de fer". "L'art n'est qu'un rituel et aussi l'échappée vers l'âtre où brasille l'étincelle même de mon identité. À ce titre, l'art, c'est également le viatique sur lequel je croque ce que j'adore et ce que je réfute tel le deuil de l'exil que j'endure sous des cieux qui ne sont pas les miens", a-t-on su de l'artiste-peintre Challal Katia, le 13 avril dernier lors de son exposition à la galerie d'art "i-fru.design" d'Amel Bara sis au 139, bd Krim-Belkacem au Télemly. Etincelant de lumière, la blancheur de ce lieu a fait sien la citation de René François Auguste Rodin (1840-1917), ce père de la sculpture moderne : "L'art c'est la plus sublime mission de l'homme, puisque c'est l'exercice de la pensée qui cherche à comprendre le monde et à le faire comprendre." D'où l'intitulé l'"Envolée" ! Le thème n'est qu'une pensée de s'élancer vers les rives de l'oued Amizour où l'artiste-peintre a laissé du sien auprès de son aïeul : "Dès l'instant où je pense aux miens, se crayonne aussitôt en mon âme la rhétorique identitaire avec laquelle j'irrigue la terre de mes ancêtres", a ajouté notre interlocutrice. Dès lors, l'envolée est l'aveu du déracinement qui est toutefois pétrie de l'apothéose née de l'ébauche de couleurs et où s'harmonise une agréable alchimie des couleurs telles qu'elle les a vus la première fois. Et à voir ces œuvres dans le style acryl/toile, la mezzanine de la galerie s'éclaire tel le ciel qui se désenlace de son écharpe d'hiver et s'essore de ses nuages ! En ce sens, l'éloquence styliste de l'artiste se nuance avec son savoir-faire qu'elle devine d'emblée dans l'extase d'une toile en chantier sur son chevalet. Au demeurant, ses toiles narrent plutôt ses notes voyages en "falouka" et content aussi la "lignée" d'images qu'elle cueille ici et là de par l'univers qu'elle parcourt avec la verve d'un globe-trotter. C'est dire que l'itinéraire de l'artiste-peintre Challal Katia se traduit d'agréables souvenirs qu'elle thésaurise dans l'éventualité de l'ébauche d'une toile. D'où l'Envol vers la galerie d'art «i-fru.design où l'artiste-peintre Challal Katia vous convie jusqu'au 4 mai prochain à une méditation au bord du «Thalassa». Louhal Nourreddine