Le président du groupe Cevital, Issad Rebrab, a annoncé dans un tweet qu'il s'était rendu dans la matinée d'hier à la brigade de gendarmerie de Bab Jdid (Alger), où il a été entendu "sur les activités du groupe Cevital et les blocages dont il fait l'objet". "Notre groupe est, à l'instar du peuple, une victime du système et de sa mafia économique", écrit Issad Rebrab. L'entretien s'est focalisé sur les immenses difficultés auxquelles le groupe Cevital était confronté ces dernières années dans la concrétisation de ses investissements et la nature des blocages qui se sont dressés sur son chemin. Il s'agit d'abord de l'usine de trituration des graines oléagineuses que le groupe Cevital devait mettre sur pied dans la wilaya de Béjaïa. L'attention s'est portée sur le coût du projet et ses capacités de production, nettement supérieures comparées à celles des Kouninef, dont l'unité devait être installée à Jijel et dont le coût serait exagérément excessif comparativement au projet de Cevital, selon nos informations. Les enquêteurs de la Gendarmerie nationale se sont intéressés également à la nature des blocages dont a souffert l'industriel algérien. Pourtant, éclaircir ce mystère ne relève point d'un exercice de mathématiques, en ce sens que les institutions responsables du blocage sont naturellement désignées de par leurs prérogatives. Quant aux commanditaires de cet acte de sabotage, ils ne sont autres que les concurrents d'à côté, dont le projet est financé par les banques publiques pour un coût excessivement élevé et des capacités de production pour le moins médiocres. Des entraves à ses investissements, Issad Rebrab en a vu de toutes les couleurs. Outre l'usine de trituration des graines oléagineuses, le groupe Cevital peine à libérer l'équipement industriel d'EvCon, filiale de Cevital, bloqué par les services des douanes dans l'enceinte du port sec de Boudouaou. À l'issue d'un réel parcours du combattant, le groupe Cevital n'a pas réussi à récupérer son équipement malgré une énième décision de justice prononcée en sa faveur, datée du 13 décembre. Celle-ci a confirmé la décision exécutoire rendue le 27 novembre 2018, dans laquelle le tribunal de Boudouaou ordonnait la restitution de la machine d'EvCon à Cevital. Encore une fois, cette "main invisible" a sévi contre le groupe Cevital. Une "main" que certains politiques allaient appeler plus tard "les forces anticonstitutionnelles", voire une "mafia qui s'est emparée des commandes de l'Etat". L'enquête devra déterminer les dysfonctionnements au niveau de l'administration économique, lesquels obstacles sont la résultante d'ingérence, d'influence et d'abus de pouvoir qu'exerçaient certains hommes d'affaires sur les institutions publiques. C'est un secret de Polichinelle que de dire que l'administration économique était aux ordres d'une poignée de responsables et d'hommes d'affaires qui faisaient et défaisaient les décisions. "Notre groupe est, à l'instar du peuple, une victime du système et de sa mafia économique", a ainsi conclu Issad Rebrab à l'issue de son audition par les enquêteurs de la brigade de gendarmerie de Bab Jdid. Ali Titouche