Après avoir obtenu une sortie honorable au sein du FLN, Djamel Ould Abbes devra faire face désormais à une affaire plus sérieuse. La justice demande au Conseil de la nation la levée de son immunité parlementaire en vue de son audition dans des affaires liées à sa gestion des deux ministères, la Solidarité et la Santé, durant 10 ans. Selon Abdelwahab Benzaïm, membre de la commission juridique de la Chambre haute du Parlement, la justice a bel et bien saisi le Conseil de la nation pour la levée de l'immunité parlementaire de l'homme qui se considère toujours comme secrétaire général du parti du FLN. "Nous confirmons l'existence d'une demande émanant de la justice pour la levée de l'immunité parlementaire de Djamel Ould Abbes et nous confirmons que la commission juridique a été saisie et que le dossier lui a été remis", a écrit le sénateur sur sa page facebook. Ce dernier dénonce même des pressions exercées par Ould Abbes, qui occupe le poste de vice-président de la Chambre haute du Parlement, pour que la plainte soit retirée. L'homme a fait pire ; aux sénateurs qui lui ont demandé de demander lui-même la levée de l'immunité parlementaire, il a refusé, raconte Benzaïm. "Le concerné doit être courageux et il doit affronter la justice de la République algérienne. Je confirme également qu'il a été officiellement informé et le choix lui a été donné entre un renoncement volontaire à son immunité ou suivre la procédure prévue par loi. Mais le concerné a refusé. La procédure de levée de l'immunité a commencé et elle ne s'arrêtera pas", a promis Abdelwahab Benzaïm. Contacté par Liberté, ce dernier a confirmé les faits. "Nous irons jusqu'au bout, parce que personne n'est au-dessus de la loi", a confirmé le sénateur. Interrogé par des médias, Djamel Ould Abbes a pourtant nié les faits. "Ce n'est pas vrai", a tout simplement indiqué l'ancien ministre de la Santé et de la Solidarité. "Nous allons en parler au moment voulu", a-t-il promis, tout en voulant se concentrer sur la gestion du FLN. L'homme, qui a été ministre d'Abdelaziz Bouteflika pendant 10 ans, a marqué la scène politique par ses sorties rocambolesques. Du temps où il était ministre de la Solidarité, il promettait des bus dans toutes les communes qu'il visitait. Mais souvent, ces bus, destinés au transport scolaire en milieu rural, n'arrivaient pas. Des soupçons de conflits d'intérêts pèsent également sur l'homme qui a toujours été accompagné par ses enfants lors de ses missions ministérielles. Outre Djamel Ould Abbes, Saïd Barkat, ancien ministre de l'Agriculture devenu sénateur, a été cité dans des affaires de malversation. La procédure visant à lui enlever l'immunité parlementaire est également engagée. Avec la citation de ces deux figures, c'est une partie de l'édifice du système Bouteflika qui est en train de se fissurer. D'autres noms suivront certainement même si la complexité de la situation et surtout la multiplication des affaires rendent l'évolution de la situation difficile.