Résumé : La jeune étudiante avouera à Sadjia qu'elle était une enfant abandonnée et que la société n'a jamais été clémente avec elle. Pourtant, elle tente de garder la tête hors de l'eau en se donnant à fond dans ses études. Compatissante, Sadjia s'approche d'elle et lui entoure les épaules. -Comment t'appelles-tu, ma bonne amie ? -On m'appelle Nesrine. -Jolie prénom. Alors, pour commencer, tutoyons-nous. Ainsi, nous n'allons pas nous sentir étrangères l'une pour l'autre. Elle se racle la gorge et poursuit : -Ecoute Nesrine, je ne sais pas si je pourrais faire quelque chose pour toi, mais tu peux compter sur mon aide psychologique déjà. J'estime que tu n'as rien à envier aux autres filles de ton âge. Au contraire, c'est elles qui doivent envier ta beauté et ta réussite. -Oh ! je ne sais quoi te dire. Se sentir déraciné et sans origine n'est pas aussi l'apanage de tout le monde. -Certes. Mais dis-toi aussi que c'est cette volonté de mener ta barque à bon port qui t'a aidée à monter les échelons de ton parcours. Et pourquoi as-tu opté pour la psychologie sociale ? Je présume que c'est pour mieux connaître les maux de notre société. -Et tenter d'y remédier. Pourquoi pas ? -Parfait. Alors, écoute-moi, Nesrine, je suis prête à t'épauler jusqu'à l'obtention de ton diplôme. -C'est dans quelques mois. Tu ferais ça pour moi ? -Bien sûr. Et plus encore. -Plus ? -Oui. Je vais te présenter à ma famille qui te recevra à bras ouverts. Ainsi tu n'auras plus à supporter les regards des autres. Tu seras la bienvenue chez moi à tout moment, et nous te rendrons tous visite à l'université et assisterons à ta soutenance le moment requis. Médusée, la jeune fille fixe Sadjia sans mot dire. Puis elle baisse la tête et éclate en sanglots. Cette dernière lui tapote l'épaule. -Pourquoi cette crise ? Ma proposition te dérange ? -Oh que non !, lance Nesrine en s'essuyant les yeux. Tu es tellement bonne. Je ne sais quoi répondre. -Accepte tout simplement d'être cette sœur que je n'ai pas eu la chance d'avoir. La gorge nouée et les yeux inondés, la jeune fille se lève et se jette dans les bras de Sadjia. -Alors, bonjour ma sœur. Sadjia invite Nesrine à partager son déjeuner. Et loin des regards indiscrets, elle lui raconte un pan de sa vie. Non pas celui de son adoption, mais la vie qu'elle menait avec une famille merveilleuse qui l'assistait dans tout ce qu'elle entreprenait. Elle n'oublia pas de souligner que ses prétentions n'étaient pas des moindres. Certes, elle occupait un poste intéressant, mais elle voulait plus. Une belle carrière professionnelle, pourquoi pas, mais surtout fonder un foyer et avoir à son tour des enfants qu'elle aura le loisir d'aimer, de chérir, de suivre dans leurs études et dans l'itinéraire de leur avenir.
(À SUIVRE) Y. H. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.