Résumé : Malgré ses appréhensions, Faïza doit passer aux aveux et révéler le secret de sa naissance à sa fille. Comment réagira donc Sadjia après toutes ces longues années, durant lesquelles le secret avait été bien gardé ? Sadjia se sentit soudain mal à l'aise. -Je ne comprends plus rien, maman. -Laisse-moi donc t'expliquer. Elle retire de la poche de son tablier un papier et le lui tend. -Ta mère t'avait déposée à l'aube d'une journée hivernale devant notre domicile, alors que tu n'avais que quelques jours. Je t'ai trouvée à l'intérieur d'une boîte en carton, et je t'ai prise dans mes bras pour te réchauffer. En déballant les maigres affaires qui se trouvaient dans la boîte, j'étais tombée sur cet écrit. La jeune fille ouvrit le papier jauni d'une main tremblante et le parcourut avant de relever les yeux vers sa mère. -Je n'arrive pas à le croire, maman. C'est une farce. Faïza secoue la tête. -Non, malheureusement ce n'en est pas une. Et si je t'en parle aujourd'hui, c'est justement afin de t'éviter le choc de découvrir un jour, toi-même, cette réalité. Sadjia se lève d'un bond. -Découvrir quoi ? Que ma propre mère m'a abandonnée ? Que je suis une enfant illégitime ? Faïza laisse tomber deux longues larmes sur ses joues. -J'aurais aimé ne pas avoir à te confier quoi que ce soit sur ce passé, si ce n'est la crainte que cette femme ne surgisse un jour dans ta vie. J'ai soigneusement gardé cet écrit au fond d'un tiroir, et j'ai attendu que tu aies l'âge de raison afin de te dévoiler ce secret. Sadjia se met à faire de grands pas dans la cuisine. -Et après ? Que veux-tu que je fasse. Partir à la recherche de cette femme qui durant toutes ces années n'a pas montré le bout du nez ? -Mais cela risque d'arriver un de ces jours. -Même si cela arrive. Même si cette femme se manifeste. Je ne connais rien d'elle. Elle s'agenouille devant Faïza et lui prend les mains. -La seule mère que j'ai toujours connue et qui m'a donné tant d'amour et de tendresse, c'est bien toi, maman, et je n'ai pas l'intention de t'échanger contre qui que ce soit d'autre. Faïza se penche et la prend dans ses bras. -Je sais, ma chérie. Mais je n'aimerais pas qu'un jour tu me reproches de t'avoir caché la vérité. Sadjia s'insurge. -Quelle vérité ! Celle d'apprendre que je suis née d'une mère inconnue, qui n'a pas hésité à se débarrasser de moi en me déposant au hasard devant la porte d'une maison, sans se soucier de mon devenir. Elle soupire. -Non, maman. Non. Je n'admettrai jamais que cela puisse venir de ma propre génitrice. Cette femme, si elle existe, est indigne d'être une mère. (À SUIVRE) Y. H. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.