Les étudiants de l'Université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, auxquels se sont joints des enseignants, sont une nouvelle fois sortis dans la rue, dans la journée d'hier. Toujours aussi nombreux et mobilisés, les étudiants étaient porteurs des slogans et des mots d'ordre habituels, revendiquant avec insistance le départ du système et de tous ses symboles et les hommes qui le représentent. En ce mardi coïncidant avec la tenue de la conférence des parlementaires pour l'installation de Bensalah au poste de président de la République par intérim, le dégagisme est toujours de rigueur et à l'ordre du jour et cible cette fois Gaïd Salah et Bensalah. «Le peuple est avec l'ANP et non avec Gaïd Salah», «Pas de Al Sissi en Algérie, ici, c'est le peuple !», écrivent plusieurs étudiants sur des cartons. Une sorte de carton rouge brandi à la face du chef d'état-major des armées qui, décidément, cristallise les rancœurs et la colère des étudiants qui étaient loin d'approuver ce qui s'est passé au Palais des Nations, au même moment où eux étaient en train de battre la pavé pour exprimer leur refus du détournement de la volonté populaire. «Il est clair maintenant que les professions de foi de Gaïd Salah et ses déclarations favorables au peuple et à ses revendications ne sont que pur mensonge», lance avec colère un étudiant. «Ils sont dans la manœuvre, nous sommes déterminés à les dégager», renchérit un autre. A côté de lui, un autre étudiant porte une pancarte invitant l'armée à rester dans les casernes : «Peuple solidaire, non régime militaire !». «Système révolu, jeunesse résolue», «Restons unis, ce n'est pas fini», scandent des manifestants qui étaient nombreux à réitérer leur refus des Bedoui, Bensalah et Belaïz. Ils réclament aussi la dissolution du Conseil constitutionnel, de l'APN et du Sénat et l'élection d'une Assemblée constituante. S. A. M.