Le traitement expéditif par la justice et la mise sous mandat de dépôt du président du groupe Cevital, Issad Rebrab, ont soulevé une vague d'indignation et suscité plusieurs interrogations chez les internautes, qui, hier, ont lancé des appels pour sa libération. "Quel crédit à une justice qui a toujours fonctionné sur ordre ? Ça ne marchera pas comme le veut Gaïd Salah. Ce dernier étant un élément majeur de la pègre qui règne dans le pays. L'arrestation de M. Rebrab est une provocation. Ils veulent la fin de la révolution silmiya (pacifique)", a commenté un facebooker qui déclare : "A-t-on voulu plaire à ce courant en lui offrant la tête de Rebrab sur un plateau d'argent ? Est-ce un deal conclu par Gaïd avec le clan Bouteflika avant son départ ? Est-ce une énième provocation envers la Kabylie pour la pousser à réagir dans la violence et casser ainsi la dynamique de la nouvelle révolution ? À l'heure actuelle, toutes les hypothèses sont plausibles." Visiblement en colère, un père de famille a estimé qu'"avec toute cette pègre en col blanc qui foisonne, il se trouve qu'on a décidé de s'attaquer à Issad Rebrab, comme par hasard, l'un des rares industriels respectés à l'international, qui investit, possède des usines ayant pignon sur rue et paie ses impôts rubis sur l'ongle". Pour cet internaute, "ce procès fait à Rebrab est une farce, un canular, une parodie. C'est un procès politique destiné à monter le reste de l'Algérie contre la Kabylie, et, par là même, phagocyter le hirak. C'est clair comme l'eau de roche. En somme, c'est un obstacle de plus qu'il importe de franchir pour ne pas finir dans le piège que ce régime tend au mouvement populaire. Attention ! La vigilance s'impose et le combat continue". Dans le même sillage, une jeune étudiante s'indigne et qualifie l'arrestation du patron de Cevital de provocation. "L'arrestation de M. Rebrab est une pure provocation qui vise à diviser le mouvement populaire. Le pouvoir, conscient de la popularité de M. Rebrab en Kabylie et partout ailleurs, vise, encore une fois, à semer la zizanie en Algérie parce qu'il sait très bien que les Kabyles ne se tairont pas." Tout en s'interrogeant "pourquoi Ghoul, Khelil, Tliba, Ould Abbes et les frères Boutef ne sont toujours pas inquiétés ?", un autre facebooker a également résumé cette situation en deux temps : "On n'arrête pas ceux qui ont détruit le pays pendant 20 ans. On arrête ceux qui ont tenté de leur résister." Le même commentateur, à l'instar de milliers d'Algériens, a lancé un appel pour la libération immédiate de M. Rebrab : "Je lance un appel à toutes les Algériennes et à tous les Algériens de demander la libération immédiate de M. Rebrab et d'exiger des poursuites contre les vrais voleurs de ce pays. Oui, on doit sortir partout pour sa libération, à Alger, à Bouira, à Sétif, à Béjaïa, à Oran… pour faire toute la lumière sur cette mascarade. Car, il y a une volonté manifeste de briser l'homme, après avoir brisé l'investissement." Du reste, des dizaines de milliers d'internautes ont changé de photos de profil en apposant le slogan : "Je suis Rebrab". Les Algériens à l'étranger, indignés d'apprendre l'arrestation du patron du groupe Cevital, ont, eux aussi, appelé à la libération immédiate de cet investisseur. "Je soutiens Issad Rebrab et je partage ses idées. Cet homme n'a rien à voir avec les 40 voleurs et doit être libéré sans condition", écrit une internaute algérienne basée au Canada. Le même sentiment est partagé par un autre facebooker algérien qui vit en France : "Rebrab a toujours fait passer l'intérêt de l'Algérie avant tout. Il veut aider son pays à émerger. Il aurait pu faire sa vie tranquillement en Europe où les grands pays se le disputent pour qu'il investisse chez eux, mais il donne toujours la priorité à notre pays."