C'est avec la même détermination entamée le 22 février que des milliers de citoyens témouchentois ont marché hier, vendredi "acte 10". Comme à l'accoutumée, la foule s'est donné rendez-vous devant le siège de la wilaya où le ton de la marche fut donné. "On vous a dit de dégager, pas de manœuvrer", s'exclamaient des centaines de voix dans une chorale bien exécutée, avant de battre le pavé sur l'itinéraire improvisé mais bien organisé. Au fur et à mesure que la foule avançait, des groupuscules venus des quartiers se joignaient à ce mouvement populaire, qui s'étirait au fil du temps avec des revendications bien visibles qui répondaient aux dernières déclarations ambiguës prononcées, la semaine dernière, par le chef d'état-major, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah. "Nous tenons à l'application des articles 7, 8 et 12 de la Constitution, unique solution pour sortir le pays de cette crise qui s'étale et dont personne ne mesure les conséquences", a tenu à déclarer l'un des manifestants. La manifestation d'hier s'est distinguée par la forte présence des femmes qui réclament le changement du mode de gouvernance et, pour ce faire, ne rateront pas le train qui s'est mis en marche depuis déjà 70 jours. Des slogans étaient scandés à tue-tête tout le long de la procession, comme on pouvait lire sur des pancartes : "Le clan doit disparaître", "Non à l'immixtion des Emirats et de la France dans les affaires de la terre des chouhada", "On veut la tête de Saïd Bouteflika", "Les revendications du peuple sont claires : Bedoui et Bensalah, dégagez". La marche s'est achevée pacifiquement mais avec la même détermination : "Vous continuez à nous ignorer, nous continuons à marcher."