Le président Trump aurait donné son feu vert au général à la retraite Khalifa Haftar pour prendre Tripoli, marquant un tournant décisif dans la position des Etats-Unis à l'égard de la crise en Libye, ont confié des diplomates américains au média "Bloomberg". Ces révélations vont au-delà de la déclaration publiée par la Maison-Blanche, vendredi dernier. L'information, selon laquelle le chef de la Maison-Blanche a reconnu tacitement Haftar a brusquement miné le Gouvernement d'union national libyen (GNA) reconnu par la communauté internationale. Selon les mêmes sources, l'entretien téléphonique entre Trump et Haftar est intervenu 6 jours après la visite du président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi à Washington. Ce dernier a demandé à son homologue américain d'apporter le soutien des Etats-Unis à Khalifa Haftar. Trump s'est également entretenu jeudi dernier avec le prince héritier d'Abou Dhabi, également commandant suprême des forces armées des Emirats arabes unis, Mohammed Bin Zayed Al Nahyan, qui a plaidé la cause de Haftar auprès de la Maison-Blanche, révèlent les mêmes sources. Par ce rapprochement du général à la retraite, Khalifa Haftar, la Maison-Blanche se démarque de la traditionnelle position américaine sur la crise en Libye, réitérée récemment par le secrétaire d'Etat, Mike Pompeo. Dans une déclaration, publiée le 7 avril, le chef de la diplomatie américaine s'est clairement opposé à l'offensive militaire menée par les troupes de Khalifa Haftar, exigeant l'arrêt immédiat de l'assaut sur Tripoli. Peter Bode, le chargé d'affaires américain en Libye, a mis en garde Haftar contre une telle aventure, en déclarant lors d'une réunion tenue en février à Abou Dhabi, que la capitale Tripoli était "une ligne rouge", affirment ces sources diplomatiques. Trump et Bolton sont à l'origine du changement de cap en Libye. Washington qui a initialement soutenu l'initiative britannique au Conseil de sécurité pour arrêter les combats a stoppé ensuite ses efforts, opposant une résistance à un projet de résolution réclamant un cessez-le-feu aux belligérants.