Rennes, vainqueur du derby breton face à Guingamp (2-1) samedi dernier lors de la 21e journée du championnat de France de football, a empoché sa cinquième victoire consécutive, une première cette saison qui fait grimper en flèche la cote de l'entraîneur Vahid Halilhodzic. Fidèle à son image d'homme de fer, “Coach Vahid” a été l'une des rares personnes, samedi soir, à considérer que le terrain, devenu dur comme pierre en raison du gel, était jouable. Le technicien rennais a même supervisé le décrassage de ses joueurs, sur ce même terrain, dans le quart d'heure qui a suivi le match. “Si j'avais eu le choix, je n'aurais pas joué ce match”, confie pourtant le défenseur et capitaine rennais Dominique Arribagé. L'entraîneur guingampais Bertrand Marchand est beaucoup plus sévère : “On n'avait pas le droit de jouer sur un terrain comme cela, c'est une question de respect pour les joueurs, qui peuvent se blesser, et pour le public, qui ne voit pas un beau spectacle.” “Je suis éducateur, pas entraîneur-mercenaire, je pense à l'intégrité physique des joueurs, poursuit-il. Je n'en veux pas à M. Veissière (l'arbitre), qui a fait son travail. Il ne pouvait pas faire autrement : il y avait 23 000 spectateurs, qui ont pris des risques pour venir sur la route, et puis c'était un match télévisé.” Au-delà de cette polémique, il reste les chiffres. Rennes, condamné à la L2 avant l'arrivée de Vahid Halilhodzic à la mi-octobre, n'a plus perdu depuis sept matches en première division (deux nuls et cinq victoires), huit matches en comptant la Coupe de France. Le succès de samedi soir est d'autant plus notable qu'il a été acquis face à la meilleure équipe à l'extérieur du championnat, puisque Guingamp est la seule équipe a avoir gagné cinq fois hors de ses bases. Et cette victoire a permis à Rennes de prendre sa revanche sur le match aller (défaite 3-0 au Roudourou). “C'est une série exceptionnelle”, savoure celui qui n'a pas fini d'être surnommé le “sorcier bosniaque”, sobriquet qu'il rejette comme tous les autres. Avec son cocktail discipline-travail, Vahid Halilhodzic a pourtant transfiguré l'équipe moribonde entraînée auparavant par Philippe Bergeroo. “Je suis venu avant tout pour sauver le club de la relégation, insiste-t-il. Quand nous aurons 40 points nécessaires (14e place et 26 points pour l'heure) pour le maintien, nous pourrons peut-être regarder d'autres objectifs.” Et l'inflexible Bosniaque ne change pas de discours pour son avenir personnel : “Je continue jusqu'à juin, après on verra.”