Depuis pratiquement l'installation de la canicule, rendant l'atmosphère insoutenable et symbole de farniente et d'ennui, une animation toute particulière marque, en l'absence de distractions et de loisirs, les semaines d'été se suivent et se ressemblent à Oum El Bouaghi. Animation culturelle par un programme de soirées arrêté par les services concernés pour meubler les nuits chaudes, me diriez-vous. Non ! Absolument pas, car cette ville des Hauts-Plateaux vit au rythme de sa léthargie habituelle, victime de la bureaucratisation de la culture et le manque d'initiative permettant à une panoplie de groupes de s'exhiber. Faute de moyens, d'une part, et leur marginalisation, d'autre part, les groupes préfèrent montrer leur talent ailleurs. Et bien, ce sont plutôt les fêtes de mariage avec leurs cortèges interminables et leurs veillées musicales qui créent, heureusement, l'ambiance et donnent des couleurs à la ville en la brusquant dans sa torpeur habituelle. D'ailleurs, ces fêtes de mariage en saison estivale se sont avérées une occasion propice pour la ville de renouer avec certaines traditions faisant autrefois la fierté chaouie, à l'image des cavaliers avec leur tenue traditionnelle et leurs fusils accompagnant la mariée dans son périple à travers la ville. Nostalgie quand tu nous tiens, pensent certains lors du passage du cortège ! Réel retour aux sources, disent d'autres ! Dans tous les cas de figure, ce sont plutôt les aspects, les couleurs et les décibels provoqués par les fêtes qui permettent à la wilaya d'Oum El Bouaghi de changer de décor et vivre ses nuits au rythme de la zorna ou de la guitare électrique. Enfin, comme les prévisions des moissons-battages sont optimistes pour cette année, les fêtes ont tendance à se multiplier. En attendant le départ en vacances, le plus commun des citoyens se contente d'une invitation à un mariage pour se défouler. K. M.