Les 1 884 bénéficiaires des logements F3 et F4 récemment livrés dans la cité Oujlida (Tlemcen) comptent ester en justice l'agence pour travaux non conformes au contrat immobilier. Ils se sont constitués en association et ont fait appel à un huissier pour dresser un constat des défauts apparents. En prenant possession de leurs clés, les nouveaux bénéficiaires ont été scandalisés par les nombreuses malfaçons constatées : plâtre qui se détache au simple toucher du doigt, mauvaise finition dans la pose des faïences de dernier choix dans les cuisines, dalles de sol dénivelées, soudure inachevée des barreaudages de protection au niveau des balcons, installation à l'emporte-pièce des tuyaux de gaz, peinture dégoulinante dans les murs, disjoncteurs électriques mal fixés. À cela il faut ajouter la fuite d'eau dans les parois pour ceux habitant au dernier étage, l'absence des flexibles de branchement d'eau dans les cuisines, les canaux d'évacuation des eaux de pluie bouchés, des vitres cassées, les sanitaires bouchés, les soubassements des potagers non cimentés, laissés à l'air libre. À noter aussi que les baignoires en plastique conçues pour les bébés (en se mettant debout un adulte par son poids perfore facilement la paroi en fine couche et risque de se blesser) ont été enlevées et jetées à la poubelle. Les bénéficiaires des logements, après six ans d'attente, ont vite déchanté. La plupart ont été obligés de refaire à leur compte tous les travaux, grevant ainsi considérablement leur budget. L'un deux dira : "On aurait préféré que l'AADL nous livre le logement brut et à nous d'achever les travaux." Un autre rétorquera : "Ce n'est pas normal que nous payions le même prix que les logements de même type livrés par exemple à Alger qui sont irréprochables du point de vue qualité." La cité Oujlida a été livrée alors que les travaux annexes sont inachevés, mobilisant de nombreux engins en mouvement permanent qui représentent une menace pour les riverains et leurs enfants. Les habitants de la nouvelle cité, réalisée par l'entreprise turque Dek In San Ltd, reprochent aussi à Gest Immo, qui va engranger chaque mois environ 500 millions de centimes provenant des charges, son manque de responsabilité. Aucun cahier des charges n'a été remis aux souscripteurs au moment de la remise des clés. À l'entrée des bâtiments, des centaines de sacs contenant les matériaux de construction jonchent le sol et déjà la saleté a fait son apparition. Les compteurs de gaz ne sont pas encore installés obligeant les personnes qui passent le Ramadhan chez eux à l'utilisation des bouteilles de butane. Et quelle épreuve pour ceux qui habitent au 8e étage, étant donné que les ascenseurs ne sont pas encore fonctionnels !