Ils n'étaient, certes, pas aussi nombreux que mardi dernier, ni encore de tous les autres depuis le 22 février, mais ce premier test de mobilisation durant ce mois de Ramadhan a été une réussite pour les étudiants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou qui ont tenu à être au rendez-vous de ce 11e mardi des manifestations estudiantines pour le changement radical du système. Ils étaient des centaines d'étudiants, en effet, à braver le soleil de plomb qui tapait hier en cette deuxième journée de Ramadhan, pour participer à cette 11e marche pour le départ du système. Annoncée pour 11h, ce n'est finalement qu'à 12h que la marche a démarré du portail du campus Hesnaoua pour se diriger vers le centre-ville comme prévu dans l'appel lancé la veille par la coordination locale des étudiants. En première ligne de la marche, deux banderoles étaient déployées par les étudiants. "Dissolution des deux Chambres : APN, Sénat et le Conseil constitutionnel", lit-on sur la première et "Le temps a vomi votre mensonge et le peuple le refuse", sur la seconde. Sur une autre pancarte brandie, on pouvait lire également : "Non au scénario à l'égyptienne version algérienne". Tout au long de l'itinéraire menant jusqu'à la place de L'Olivier, à la sortie ouest de la ville de Tizi Ouzou, les étudiants scandaient plusieurs slogans dont : "Djoumhouria matchi caserna" (Nous voulons une république et non pas une caserne), "Djazaïr houra demoucratia" et "Amenough, amenough alama yeghli oudhavou" (La lutte jusqu'à la chute du système). Des chansons engagées de Matoub Lounès, d'Oulahlou et d'Ideflawen ont été également reprises en chœur par les étudiants tout au long de la marche. Pour les étudiants de l'université de Tizi Ouzou, participer à la marche d'hier n'était pas seulement motivé par la nécessité de réussir ce premier test de mobilisation durant le mois de jeûne ou de réaffirmer leur détermination à aller jusqu'au bout de ce combat pour le changement radical du système mais aussi d'exprimer leur rejet catégorique du coup de force que tente Bensalah en insistant sur le maintien de l'élection présidentielle du 4 juillet prochain et aussi la feuille de route constitutionnelle à laquelle continue de s'accrocher, contre vents et marées, le chef d'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah auquel les étudiants continuent de demander de regagner la caserne et de laisser le politique reprendre ses droits sur le militaire comme l'indique si bien une autre banderole déployée par les étudiants. Samir LESLOUS