Malgré la grève générale qui a paralysé toute la wilaya de Tizi Ouzou, hier, pour la quatrième journée consécutive, ce sont plusieurs milliers de personnes qui sont descendues, hier, dans les rues de Tizi Ouzou pour exprimer leur rejet catégorique de la dernière fausse solution présentée par Bouteflika au peuple algérien qui réclame un changement radical du système. Enseignants universitaires, étudiants, syndicalistes, avocats et journalistes ont participé à cette grandiose marche qui s'est ébranlée, à 11h, de l'entrée du campus Hasnaoua de l'université Mouloud-Mammeri pour emprunter l'habituel itinéraire menant vers la placette de l'ex-mairie du centre-ville de Tizi Ouzou. "Arrêtez de vous engager, dégagez !" a été le principal slogan repris en chœur par les manifestants comme l'indiquait, d'ailleurs, une large banderole déployée par les enseignants universitaires. Sur d'autres banderoles, on pouvait lire également : "L'université s'engage, système dégage", "Non à la dictature, système dégage", "Libérez la presse, libérez l'Algérie", "Rendez-nous l'Algérie et dégagez", "Vous prolongez le mandat, on prolonge le combat", "Vous jouez les prolongations, arrêtez de nous faire perdre du temps". Tout au long de l'itinéraire de la marche, les manifestants scandaient également à tue-tête des slogans qui exprimaient clairement le rejet catégorique des dernières propositions de Bouteflika. "Echaâb yourid isqat enidham", "Irouh essystème nwellou labès", "Système dégage, étudiants s'engagent", "Enseignants s'engagent, système dégage", "La taâdil la taâdjil, errahl houa el maoudhou" qui signifie (ni réformes ni report, l'objet, c'est le départ). Arrivée devant l'ex-mairie de Tizi Ouzou, la marche s'est transformée en un grandiose rassemblement que de nombreux autres citoyens ont rejoint. Pendant près d'une heure, étudiants et enseignants continuaient alors de scander les mêmes slogans avant de se disperser dans le calme comme d'habitude depuis le début des manifestations. À rappeler que la grève générale qui paralyse la wilaya de Tizi Ouzou depuis dimanche dernier s'est encore poursuivie, hier. Les transports étant concernés, de nombreuses personnes n'ont pu participer à cette marche. Samir LESLOUS