Elle constitue une préoccupation du gouvernement. La facture des importations s'est envolée au cours du 1er semestre 2005. En effet, l'Algérie a importé pour 10,6 milliards de dollars US. À ce rythme, la facture des importations atteindra 21 milliards de dollars en 2005. Inimaginable ! Si cette tendance semble s'expliquer par l'effet du plan de relance, de manière générale de l'effort de modernisation, des infrastructures et de l'outil des entreprises, les importations de biens d'équipement ont crû de 47,85%. Elles sont passées de 3,19 milliards de dollars US à 4,72 milliards de dollars. Ce qui l'est beaucoup moins, c'est la facture du médicament qui se situe à 525 millions de dollars (+2% de croissance), en dépit de la multiplication des investissements productifs dans le secteur. À ce rythme, la facture atteindra 1 milliard de dollars à la fin de l'année. L'année dernière, on avait expliqué cette croissance par la nécessité de reconstituer les stocks de PCH. Les stocks étant reconstitués, quel sera l'argument invoqué cette année ? La faute n'incombe nullement aux laboratoires publics et privés, mais à l'Etat qui est défaillant en matière de régulation du marché. Pour les importations de viande, la facture a crû de plus de 120%. Elles se chiffrent à 109 millions de dollars. Cette situation s'explique par le début d'ouverture de l'activité. L'importation de viande fraîche et congelée permet l'accès à ce produit à un plus grand nombre de consommateurs. Mais à terme, elle interpelle sur la nécessité de développer une production plus significative et plus accessible à la majorité des citoyens. Par ailleurs, la facture des importations de véhicules de tourisme et de transport des voyageurs a atteint 1 milliard de dollars. À noter que cette hausse des importations n'a pas de contrepartie sérieuse. Les exportations hors hydrocarbures ont reculé de 4 millions de dollars. Elles atteignent seulement 454 millions de dollars le 1er semestre. Cette contre-performance éclaire sur le degré élevé de fragilité de l'économie nationale. N. R.