La décision de la justice de soumettre l'avocat et militant des droits de l'Homme, Salah Dabouz, à un contrôle judiciaire trois fois par semaine, interpelle les organisations internationales de défense des droits de l'Homme. L'ONG Human Rights Watch (HRW), qui a réagi à cette mesure, a estimé que ce "n'est autre qu'un châtiment pour cause de ses critiques contre l'appareil judiciaire algérien". Rappelant les conditions de l'arrestation de l'avocat par la police, HRW a souligné que Me Dabouz fait face à 14 accusations, dont un post sur Facebook où il a dénoncé des dépassements de la justice. Il se trouve également que plusieurs autres militants des droits de l'Homme font actuellement face à un acharnement de l'appareil judiciaire. Hadj Gharmoul, militant de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme et ancien animateur du Comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC), a été condamné à de la prison ferme pour avoir exprimé son opposition à un 5e mandat pour Bouteflika. Hadj Gharmoul, qui a manifesté publiquement son refus de résignation face à un 5e mandat la fin du mois de janvier écoulé, croupit en prison depuis le 7 février.Il a été condamné à six mois de prison ferme et à 30 000 DA d'amende. Outre Hadj Gharmoul, deux autres militants des droits de l'Homme moisissent également en prison depuis la fin mars. Il s'agit du Dr Kameleddine Fekhar et de Hadj Brahim Aout, deux militants mozabites. En grève de la faim pour dénoncer leur "injuste" incarcération, les deux activistes ont été transférés, récemment, à l'hôpital de la ville de Ghardaïa pour cause de détérioration de leur santé. Selon leur avocat, Me Salah Dabouz, que les déboires n'épargnent pas non plus, les deux détenus exigent, à travers leur grève de la faim, "le transfert de leur dossier vers une autre juridiction loin de Ghardaïa". Selon l'avocat, "de lourds soupçons pèsent sur le procureur général de la ville" qui "serait à l'origine de la cabale judiciaire qui vise les activistes mozabites".