Les Européens ont rejeté jeudi l'"ultimatum" de Téhéran sur la reprise de ses activités nucléaires, appelant la République islamique à ne pas s'engager dans une escalade sans retour face à la pression croissante des Etats-Unis de Donald Trump. Tout en réaffirmant être ouverte à la discussion avec l'Iran, le Président américain a lui accusé les Iraniens de se montrer très menaçants, pour expliquer sa décision d'envoyer un porte-avions et plusieurs bombardiers B-52 dans le Golfe. "Le régime de Téhéran doit comprendre que toute attaque menée par lui ou par ses affidés, quels qu'ils soient, contre des intérêts ou ressortissants américains fera face à une réponse rapide et ferme des Etats-Unis", a mis en garde le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, rentré plus tôt que prévu à Washington d'une tournée à l'étranger pour participer à des réunions sur l'Iran. L'administration Trump n'a pas précisé à quelle menace elle faisait référence depuis le week-end dernier, lorsqu'elle a porté sa campagne de "pression maximale" sur le terrain militaire. La crise iranienne a fait irruption au sommet sur l'avenir de l'Union européenne post-Brexit, à Sibiu en Roumanie. Il a ainsi fourni un cas pratique épineux aux Européens, qui avaient prévu d'y débattre de leur rôle sur la scène mondiale, sans la Première ministre britannique Theresa May. Accusés par l'Iran de céder aux pressions américaines, les trois pays de l'UE impliqués dans le dossier (Allemagne, France et Royaume-Uni), et la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini ont réaffirmé leur espoir de sauver l'accord sur le nucléaire iranien.