Les combats ont fait plus de 450 morts et plus de 2 000 blessés, selon un bilan établi vendredi de l'OMS. Les affrontements et les bombardements ont fait aussi, selon l'ONU, plus de 55 000 déplacés. La crise libyenne a été hier au cœur des discussions à Bruxelles entre l'Union européenne et le chef du Gouvernement libyen d'union nationale (GNA), Fayez al-Serraj, en tournée dans le Vieux continent à la recherche de soutiens pour mettre fin à l'opération de Khalifa Haftar pour prendre le contrôle de Tripoli. Pour l'UE, seule une solution politique peut mettre fin à presque huit ans de guerre en Libye, où l'intervention de l'Otan en 2011 pour déloger Mouammar al-Kadhafi a plongé ce pays voisin dans le chaos et l'anarchie. Pour le président du Conseil européen, Donald Tusk, l'attaque de Tripoli, par les troupes du controversé maréchal Haftar, constitue une menace pour le processus de paix, ont rapporté les médias libyens. "La Libye est un partenaire stratégique de l'Union et sa stabilité est cruciale pour la sécurité de la région du sud de la Méditerranée et du Sahel", a déclaré M. Tusk, a rapporté Al Wassat, citant le Conseil présidentiel, dirigé par Fayez al-Serraj. Avant cette rencontre avec M. Tusk, Fayez al-Serraj s'est entretenu avec la cheffe de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, ont rapporté les agences de presse. "Notre rencontre aujourd'hui avec Fayez al-Serraj et Ghassan Salama a porté sur la situation en Libye et de ce que l'UE peut faire pour contribuer au cessez-le-feu et au lancement du processus politique", a déclaré la diplomate européenne avant la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE. "Nous discuterons de la manière dont l'UE peut aider l'ONU et les différentes parties en Libye afin qu'elles retournent à la table des négociations et conviennent d'une trêve", a souligné Mme Mogherini. Pour rappel, après plus d'un mois de l'agression des troupes Khalifa Haftar pour s'emparer du contrôle de Tripoli, où siège le GNA reconnu par la communauté internationale, la situation semble dans l'impasse tant sur le plan militaire que sur le plan politique. Les combats ont fait plus de 450 morts et plus de 2000 blessés, selon un bilan établi vendredi de l'OMS (Organisation mondiale de la santé). Les affrontements et les bombardements ont fait aussi, selon l'ONU, plus de 55 000 déplacés. Malgré les appels à un cessez-le-feu, les violences se poursuivent, avec un rythme moins important depuis le début du mois de Ramadhan. Des combats sporadiques continuent en effet d'avoir lieu dans certains quartiers du sud de la capitale, où les troupes de Haftar éprouvent du mal à avancer, en raison d'une forte résistance des forces du GNA qui bénéficient du soutien de nombreuses tribus de l'Ouest libyen, dont celles de Zenten et de Misrata. Par ailleurs, l'ingérence étrangère dans ce conflit a aggravé la situation en Libye, ce que ne cesse de dénoncer l'ONU et certains pays, dont l'Algérie, alors que l'Egypte joue sur deux registres : celui du soutien à Haftar sous le couvert de la lutte contre le terrorisme, et celui du dialogue politique. Lyès Menacer