Malgré les combats, l'aéroport de Mitiga reprend son activité journalière Le trafic aérien sur le seul aéroport fonctionnel de Tripoli, limité aux vols nocturnes depuis le 8 avril «pour raisons de sécurité», après des bombardements, est désormais autorisé durant la journée, ont annoncé, hier, les autorités aéroportuaires. Les forces loyales au gouvernement d'union nationale (GNA) en Libye ont poursuivi, hier, leur contre-attaque caractérisée par de violents affrontements avec les troupes de Khalifa Haftar, aux portes de Tripoli qui a été de nouveau la cible de bombardements aériens et de tirs de mortiers. Avec cette opération, elles ont repris du terrain, contraignant les combattants de l'Armée nationale libyenne autoproclamée de Khalifa Haftar dans leurs retranchements. Celles-ci ont lancé le 4 avril dernier une offensive éclair contre le GNA pour s'emparer de Tripoli et asseoir l'autorité du maréchal Haftar sur l'ensemble du pays, balayant le gouvernement de Fayez al Serraj, seul reconnu par la communauté internationale et siégeant à Tripoli. La puissante Force de protection de Tripoli, appuyée par les milices de Misrata, Zintan et Zawiya, a progressé dans le secteur de Wadi Rabie, une banlieue de la capitale, en recourant à l'artillerie lourde, selon des sources militaires locales. Fayez al Serraj a exprimé sa satisfaction devant les avancées des forces loyales au GNA qu'il a appelées au respect du droit international. Quant à l'aéroport de Mitiga, dont l'activité est essentiellement nocturne en raison des attaques aériennes qu'il subit de la part de l'ANL de Haftar, il a dû suspendre le trafic durant quelques heures «pour des motifs de sécurité». Toutefois, les vols ont repris dès la nuit de samedi à dimanche. Le bilan des combats, selon le dernier communiqué de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), est, désormais, de 254 tués et 1228 blessés, après dix-huit jours d'affrontements entre les deux camps belligérants. «Un total de 254 personnes ont été tuées et 1.228 autres blessées dans les combats à Tripoli» entre les forces du gouvernement d'union nationale (GNA), soutenu par l'ONU, qui poursuivent leur progression face aux troupes de Haftar, dans le sud de Tripoli, a déclaré, dimanche, l'OMS. Un précédent bilan de l'OMS avait fait état de 227 morts. «Au cours de la semaine écoulée, des équipes médicales d'urgence spécialisées de l'OMS en Libye ont mené 89 interventions majeures et 63 opérations chirurgicales dans les hôpitaux les plus proches du front. Nos équipes fournissent des renforts à ces hôpitaux», a notamment tweeté, dimanche, l'OMS. L'organisation onusienne avait en outre révélé que plus de 20 000 personnes ont été contraintes de se déplacer, abandonnant leur foyer, au fur et à mesure que les combats et les tirs à l'arme lourde des troupes du maréchal Khalifar Haftar, ripostant à ceux des forces du GNA, menaçaient leur vie et leurs biens. Toujours est-il que la situation connaît un enlisement manifeste alors que les appels à une cessation immédiate des hostilités commencent à se tarir, le Conseil de sécurité de l'ONU ayant confirmé les divisions entre ses membres dont certains soutiennent ouvertement l'offensive du maréchal Haftar au détriment même de la feuille de route adoptée en décembre 2017 et validée de nouveau voici quelques mois à peine. L'avertissement sans frais du représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, Ghassan Salamé, craignant un «embrasement généralisé» n'a pas ému les capitales favorables aux prétentions de Khalifa Haftar qui se présente comme le seul capable d'en finir avec les groupes «terroristes» proliférant en Libye. Or, les puissances européennes, en particulier le Royaume-Uni dont le projet de résolution a été écarté par les Etats-Unis et la Russie, ainsi que la France et l'Italie redoutent que le conflit libyen ne dégénère en termes de ruées de migrants sur les côtes européennes. Scénario qui ne préoccupe guère les superpuissances et dont Khalifa Haftar se moque éperdument.