La Libye a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU d'envoyer une équipe d'inspecteurs pour enquêter sur les crimes commis par les troupes de Khalifa Haftar contre des civils dans la capitale Tripoli depuis le lancement de l'agression contre la capitale libyenne le 4 avril dernier. Selon une lettre publiée jeudi, par la presse locale, le Gouvernement d'union nationale (GNA) libyen, reconnu par la communauté internationale et soutenu par l'ONU, a saisi le Conseil de sécurité sur les crimes commis par les troupes du général à la retraite Khalifa Haftar, à Tripoli. Dans cette lettre adressée par l'ambassadeur libyen à l'ONU au Conseil de sécurité lui demandant d'envoyer des enquêteurs, le GNA a fait état de tueries de civils, de destruction de propriétés, du recrutement des enfants soldats, ainsi que de l'usage de l'artillerie lourde par les troupes de Khalifa Haftar durant les trois semaine de l'agression contre la capitale libyenne, ont poursuivi les mêmes sources. Depuis le début de l'agression, au moins 278 personnes ont été tuées et 1332 autres blessées, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le Conseil de sécurité, divisé autour de la question libyenne, n'a pas réussi à adopter la résolution proposée par le Royaume-Uni et demandant un cessez-le-feu et un accès humanitaire. Mercredi, l'Envoyé spécial des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé, a appelé à un «fort soutien» de la part de la communauté internationale, à l'arrêt des combats en Libye et à la reprise du processus politique. S'exprimant à Rome lors d'un point de presse à l'issue d'une rencontre avec le ministre italien des Affaires étrangères, Enzo Moavero Milanesi, M. Salamé a déploré la division existant au niveau du Conseil de sécurité de l'Onu, qui n'est pas parvenu à se mettre d'accord sur un projet de résolution sur la Libye.»Je suis autant préoccupé par les combats sur le terrain que par les divisions de la communauté internationale», a fait observer M. Salamé. De son côté, le président du Conseil présidentiel du Gouvernement d'union nationale libyen (GNA), Fayez al-Sarraj a affirmé mercredi dans un entretien accordé au quotidien français, Libération, que «la décision de Haftar d'attaquer Tripoli a détruit les efforts de paix, l'accusant d'être un «criminel de guerre» pour avoir bombardé «des écoles, des hôpitaux, des ambulances et même un entrepôt de livres scolaires». Il a dit, à cet effet, ne pas «vraiment» comprendre le silence de la communauté internationale alors que ces actes, a-t-il affirmé, «sont documentés». «Nous avons dû fermer les écoles pour protéger nos enfants des bombardements. Haftar devra être poursuivi pénalement pour ces crimes», a ajouté le chef du gouvernement d'entente nationale.