Des centaines de citoyens des bidonvilles de Laârayas et Salah-Chebel (commune de Filfila) se sont rassemblés dimanche devant le siège de la wilaya pour revendiquer un quota suffisant de logements sociaux. Ils exigeaient d'être reçus par le wali pour lui exprimer leurs revendications. Devant le siège de la wilaya, les protestataires qui ont été joints par d'autres venant du bidonville de Bouâbaz, sur les hauteurs de la ville de Skikda, ont scandé des slogans appelant le wali à leur accorder d'autres logements pour satisfaire la demande locale et aussi d'autres slogans hostiles aux autorités locales qu'ils accusent d'avoir failli à leurs promesses. Une tentative de forcer le portail du siège de la wilaya a avorté après l'intervention des forces de sécurité qui ont imposé un important cordon sécuritaire, car les manifestants se sont montrés déterminés à en découdre. Des scènes d'évanouissement surtout de femmes ont été constatées sur les lieux, et des femmes ont été évacuées vers l'ancien hôpital. Des représentants des trois bidonvilles ont été reçus par le chef de cabinet du wali avant de ressortir bredouilles deux heures après, vu que le chef de cabinet s'est montré intransigeant, selon ces représentants, qui ont avancé que ce responsable leur a même déclaré que le quota attribué reste inchangé quitte "à vous suicider tous", pour reprendre l'expression exacte de l'un d'eux. Une décision qui a mis les manifestants en colère menaçant de recourir à d'autres formes de protestations jusqu'à satisfaction de leurs revendications. À signaler que jeudi dernier, après la déclaration du wali de l'attribution de seulement 300 logements aux habitants de deux bidonvilles de Laârayas et Salah-Chebel, des dizaines de manifestants ont fermé le siège de l'APC de Filfila et ont même séquestré le P/APC, le chef de daïra et un membre de l'exécutif de l'APC jusqu'à une heure tardive de la soirée et cela suite à l'intervention des forces de sécurité. Les bidonvilles Laârayas et Salah-Chebel sont composés de respectivement 421 et 317 gourbis, et les habitants étaient convaincus que les autorités locales leur attribueront un nombre suffisant de logements pour éradiquer complètement ces deux bidonvilles. En outre, ils s'estiment prioritaires, vu que le pôle urbain de Bouzaâroura, où 1150 logements ont été attribués mercredi dernier, se trouve dans leur commune. Concernant le bidonville de Bouâbaz, qui a connu auparavant une grande opération de relogement, environ 500 familles attendent encore leur relogement. A. Boukarine