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Les cinq règles indispensables pour accéder au football de haut niveau
Publié dans Liberté le 26 - 07 - 2005

Depuis un certain temps, à travers les médias, nous suivons avec beaucoup d'attention les événements qui secouent le football algérien. L'intérêt que nous portons à notre pays ne nous permet pas de rester indifférents face à la démarche choisie par les responsables pour aboutir à un football de haut niveau. Les conclusions que nous avons pu tirer nous laissent perplexes quant à l'évolution et le devenir du football dans notre pays.
Le caractère aventurier de la démarche sur laquelle est basé le projet du professionnalisme en fait davantage un énième faux départ qu'un moyen rationnel permettant d'atteindre un football de haut niveau. Si nous soutenons l'idée d'une nécessité d'aller vers un football professionnel, nous sommes, par contre, très sceptiques face à la démarche émiettée utilisée pour aboutir au résultat escompté, à savoir un football de haut niveau. Il est vrai que pour arriver à ces résultats, une réflexion et un travail de longue haleine menés par des experts sont nécessaires.
Nous sommes en opposition avec la thèse selon laquelle le football professionnel par l'impact financier qu'il représente et la puissance médiatique extraordinaire qu'il engendre est le seul garant de la réussite. Le professionnalisme est, dans une société où l'argent est roi, un mal nécessaire dont il convient de maîtriser les excès et d'optimiser les avantages en préservant l'éthique sportive. Il serait utile de citer cinq règles indispensables pour obtenir le haut niveau en football. Il existe un certain nombre de conditions fondamentales qui se conjuguent pour créer un environnement favorable au progrès du football. Les pays, qui sont plus orientés vers l'instauration d'un esprit de réussite et de performance, favorisent :
1. Le football de masse. A l'évidence, il faut dire et répéter que la puissance et l'avenir du football algérien doivent reposer sur le football de masse (clubs amateurs et football de quartier). La Fédération algérienne de football (FAF) c'est, avant tout, des centaines de milliers d'adhérents : joueurs, dirigeants, éducateurs, entraîneurs, arbitres qui jouent ou participent bénévolement et qui sont porteurs de vraies ressources pour l'élite. Pour notre pays, le football de masse pour les jeunes doit être le moteur de production de milliers de talents. Nous pensons que les écoles de football doivent être obligatoires pour toutes les équipes sans exception (du petit club au club professionnel). Nous pensons que c'est une grande erreur de la part de nos instances fédérales de ne pas généraliser et obliger les écoles de football pour tous les clubs. Nous pensons qu'il faut aller plus loin dans la démarche permettant l'apprentissage du football chez les jeunes. Vu que notre pays souffre du manque d'infrastructures (stades) il faut relancer et encourager les championnats de quartiers dans les grandes villes pour les jeunes de 8 à 16 ans. On pense même que c'est indispensable pour notre pays. Il faut que le ministère, la fédération et surtout les clubs participent et aident l'organisation de ces championnats de quartiers durant toute l'année et pas seulement durant les vacances. Car, non seulement, ce championnat de quartier sera une source importante de détection de bons joueurs pour les centres de formation et pour les clubs, mais également, ce type de manifestations permettra d'éduquer et de préparer le futur bon citoyen.
2. Une formation efficace des jeunes. Il semble que l'on doive d'abord préciser qu'il s'agit de formation professionnelle, plus particulièrement de formation à des métiers demandant des compétences psychomotrices et sociomotrices. Un niveau de jeu et de compétitivité ne peut émerger sans prendre en considération une formation de joueurs programmée puis conduite et améliorée au fil des années. Avec le temps et le travail organisé viennent obligatoirement de meilleurs joueurs, donc de meilleures équipes et de meilleurs résultats, et finalement un jeu de bonne qualité. Nous insistons sur ce point, il faut que le ministère de la Jeunesse et des Sports et la Fédération algérienne de football protègent ces jeunes par des lois bien explicites. Les entraîneurs responsables de formation doivent avoir des diplômes spécifiques pour encadrer cette population, car il faut prendre en compte un ensemble de facteurs. Il ne suffit pas d'avoir des connaissances propres à l'activité football, mais il faut maîtriser d'autres facteurs psychologiques et physiologiques qui peuvent intervenir durant les différentes étapes de croissance chez les jeunes. De plus, le travail de l'encadrement technique doit être surveillé par l'encadrement médical permettant de suivre la progression de ces joueurs. Les instances responsables de notre pays doivent être intransigeantes par rapport à ces points, car on peut mettre la vie des jeunes en danger. Enfin, un budget spécifique doit être alloué à la formation des jeunes quel que soit le niveau des équipes. Les pouvoirs publics et la fédération doivent imposer aux clubs de débloquer des sommes spécifiques à la formation. Ce budget doit être calculé en fonction du niveau des équipes de jeunes, du nombre de licenciés, du niveau de championnat auquel ils participent, du nombre d'éducateurs et des frais de déplacement et d'arbitrage. Imposer un budget spécifique pour la formation des jeunes est la seule solution obligeant les clubs à faire de la formation. La fédération, en collaboration avec les ligues régionales, peut mettre en place un organisme de suivi qui permet de donner à la fin de chaque saison une note à chaque club formateur. Exemples : les bonnes écoles peuvent avoir des subventions plus importantes pour démarrer la saison suivante ; elles peuvent être exonérées des frais d'engagement, etc. Ces bonus et ces encouragements permettent de dynamiser les clubs et les responsables pour faire du bon travail. Par contre, cette commission doit mettre en place une grille d'évaluation objective et claire des critères à évaluer. Cette grille doit être le fil conducteur permettant aux différents acteurs (dirigeants et éducateurs) de se situer par rapport aux exigences des bons centres de formation.
3. Les programmes de formation d'entraîneurs hautement qualifiés. Le visage du football est en train de changer à grande vitesse. Si nous voulons que notre pays soit compétitif sur le plan international, nous devons créer les conditions du progrès. Nous ne devons pas toujours compter sur la chance. Pour réussir, dans le football d'aujourd'hui, un pays doit investir dans les programmes de formation des entraîneurs, des formateurs, des éducateurs et des animateurs de quartier. Nous insistons sur l'importance de former des compétences. Le choix des entraîneurs pour diriger une équipe doit se baser sur leurs compétences, leurs idées et leurs projets. Ces entraîneurs doivent apporter des éléments nouveaux permettant de sortir cette discipline de la crise et de tracer un avenir plus propice au football. Messieurs les présidents, dans vos choix des entraîneurs, ne confondez pas “savoir-faire” (en tant qu'ancien bon joueur) et “savoir transmettre” (en tant que formateur, sélectionneur et/ou entraîneur). Si le premier se base sur l'expertise d'exécution et la transmission du savoir-faire personnel, en revanche, le deuxième est plus complexe, demandant la compréhension et la maîtrise de trois logiques en interactions : l'activité elle-même (football), le fonctionnement du groupe et le fonctionnement du sujet (joueur) sur les plans cognitif, moteur, physiologique et relationnel.
4. Les ressources humaines. Ce sont les élites et les gens compétents, en toutes activités (techniciens, gestionnaires, administrateurs, juristes, économistes et chercheurs) qui provoquent, initient, conduisent et assurent les progrès dans tous les domaines permettant de promouvoir le football. Toutes les grandes nations veillent donc à la formation et à la promotion de leurs élites. La politique inverse est suicidaire pour le football, en général, et pour l'équipe nationale et les clubs, en particulier. Nous suggérons des groupes de travail composés de toutes les forces vives de notre football (techniciens, dirigeants, administrateurs, économistes et chercheurs) qui doivent effectuer un état des lieux objectif de cette discipline. Ces groupes de travail doivent avoir comme but de recueillir les informations et les idées, puis de les ordonner pour dégager les grandes lignes directrices. Voici donc quelques pistes à prendre en compte : le fonctionnement fédéral, la formation et la reconversion des joueurs, le haut niveau et le football de masse, le contrôle économique des clubs, l'éthique sportive, la violence dans les stades, les moyens de communication, les lois qui régissent les différentes instances, la formation et la protection des techniciens et des arbitres, les infrastructures, l'organisation des championnats des différentes catégories, etc.
5. La compétition et plus de compétition. Le haut niveau se construit par des compétitions, beaucoup de compétitions : 40 à 50 matchs minimum par an. Nous pensons que l'atteinte du football de haut niveau repose sur la recherche de la qualité et de la compétitivité. Le football de haut niveau se caractérise par une augmentation du pressing défensif, par la lutte permanente pour la possession et la récupération de la balle, par un resserrement des “lignes” d'attaque et de défense, par des équipes recherchant à jouer de plus en plus haut sur le terrain. Ces tendances sont renforcées par une augmentation considérable du potentiel physique des joueurs, ce qui leur permet d'obtenir un volume de jeu plus important. Les joueurs sont donc contraints d'évoluer de plus en plus vite et dans un espace plus restreint. Maîtriser ces contraintes dépend de plusieurs facteurs : une très bonne capacité physique, une maîtrise parfaite des habiletés techniques, une capacité d'intégration et de communication dans un groupe, une forte adaptation aux effets de stress et, surtout, une capacité cognitive riche, efficace et rationnelle dans la gestion des différentes situations de jeu d'attaque, de défense, de contre-attaque et de repli défensif.
Enfin, toutes ces pistes sont évoquées non pour décrire l'activité football mais pour souhaiter, au moins, chez les spécialistes et les gens de bon sens, un peu de réflexion pour le devenir du sport roi en Algérie avant de décider de révolutionner les choses ou sombrer dans l'illusion et l'inconséquence pour la énième fois. Pour conclure, nous pouvons dire que cet article n'a pas pour objectif d'inciter les responsables de notre pays à copier des modèles mais d'avoir des pistes de réflexion tout en intégrant des facteurs sociaux, culturels et économiques propres à notre pays.
B. Z.
Maître de conférences, spécialiste en psychologie de la performance et de l'apprentissage moteur à la Faculté des sciences et des métiers du sport, université de Valenciennes (France)
E-mail : [email protected]
Site : http://www.univ-valenciennes.fr/LAMIH/


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