Deux jours après les marches estudiantines réprimées à Alger à l'occasion du 19 Mai, et 24 heures après le discours du vice-ministre de la Défense nationale, l'opinion publique attendait avec anxiété la réaction des pouvoirs publics face à ce rendez-vous hebdomadaire. Même si la mobilisation estudiantine n'était pas aussi importante que les derniers mardis, les étudiants étaient, toutefois, assez nombreux, hier, pour faire entendre leur voix à travers le circuit préférentiel de leur marche hebdomadaire au centre-ville d'Oran. Ce treizième mardi a apporté les premiers éléments de réponse au discours du chef d'état-major qui, la veille, avait acté la tenue de l'élection présidentielle et appelé à encadrer et à responsabiliser les marches populaires. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Gaïd Salah en a pris pour son grade à travers les slogans scandés et les pancartes brandies. Deux jours après les marches estudiantines réprimées à Alger à l'occasion du 19 Mai, et 24 heures après le discours du vice-ministre de la Défense nationale, l'opinion publique attendait avec anxiété la réaction des pouvoirs publics face à ce rendez-vous hebdomadaire. Mais la couleur était annoncée dès le coup d'envoi de la marche qui s'est déroulée sans incident notable n'était une circulation automobile perturbée tout le long de l'itinéraire allant de la place du 1er-Novembre jusqu'au siège de la wilaya d'Oran en passant par la rue Larbi-Ben M'hidi. Les étudiant(e)s accompagnés de quelques enseignants, drapés dans l'emblème national et certains arborant le drapeau palestinien, ont repris les slogans phare du hirak avec le fameux "Yetnahaw gaâ", rejetant catégoriquement l'élection du 4 juillet et accusant Gaïd Salah d'être aux ordres des Emirats arabes unis. "Bensalah dégage, Bedoui dégage", "Silmiya jusqu'à la chute du système", "Non à la dictature", "Gouvernement de compétence", pouvait-on encore lire sur les banderoles déployées par les étudiants. Pourtant, et arrivés au rond-point du lycée Lotfi, une première discordance dans les voix se fait entendre parmi le cortège où certains étudiants ont scandé des slogans à la gloire du chef d'état-major vite repris par le gros des effectifs qui a répondu à ces "cachiristes", comme les a qualifié un participant à la marche. Cette dissonance serait l'œuvre d'étudiants issus d'organisations estudiantines restées aphones depuis le début du hirak. Les étudiants ont, comme à leur habitude, observé une halte en face du siège de la wilaya, bloquant une voie à la circulation devant une présence policière réduite. Sous un soleil de plomb, une étudiante qui a perdu connaissance, a été évacuée vers l'hôpital. Vers 12h30, la foule s'est dispersée dans le calme, promettant de rester mobilisée jusqu'à la victoire finale.