Le secrétaire général de l'Alliance nationale républicaine (ANR) s'inscrit à équidistance entre les partisans de l'application de l'article 102 de la Constitution et ceux qui la récusent. Insistant sur l'urgence de la mise en place d'un gouvernement de consensus national, il a appelé à aller vers le dialogue. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Pour Belkacem Sahli, le Président sortant n'est plus au pouvoir depuis le 11 mars dernier, date de son retrait de l'élection présidentielle du 18 avril 2019. «Le Président est fini politiquement», a-t-il soutenu hier, en marge de la conférence nationale des SG des bureaux de wilaya de l'ANR, tenue à Alger. Il affirme qu'après le 28 avril prochain, fin officielle du 4e mandat, l'Algérie se retrouvera dans un vide institutionnel. Dans ce cas, poursuit-il, «le président de la République peut se référer à son serment et appliquer ainsi l'article 90 de la Constitution qui stipule que le Président doit assurer la continuité de l'Etat et de ses institutions». Le SG de l'ANR donne la vision de son parti vis-à-vis de la crise que vit le pays actuellement : «Au sein de notre parti, nous sommes pour le cadre de la solution et non pas pour son contenu.» Afin d'éviter, justement, un vide institutionnel après le 28 avril, il a appelé à ne pas perdre davantage de temps et d'entamer le dialogue pour «passer de l'esprit de la rue à l'esprit politique». Et d'expliquer : «Le vide politique et le statu quo ne sont pas en faveur du mouvement populaire. Aujourd'hui, la balle est dans le camp de l'élite et des partis politiques.» Citant l'exemple des partis politiques ayant fait des propositions dans ce sens, il estime qu'il faut converger toutes ses propositions pour éviter de perdre davantage de temps. Belkacem Sahli insiste ainsi sur la mise en place d'un agenda de la période de transition. L'ANR propose d'abord la constitution en urgence d'un gouvernement de consensus national dirigé par une personnalité indépendante consensuelle. Vient ensuite la révision de certains articles de la loi électorale notamment ceux relatifs aux élections présidentielles mais aussi un consensus autour d'une instance indépendante chargée de l'organisation des élections. «Après, nous verrons pour l'habillage politique», dit-il. Pour le SG de l'ANR, la 2e République ne doit pas être bâtie sur l'exclusion et la vengeance sinon «cette nouvelle République reproduira les mêmes erreurs», fait-il remarquer. Il a, par ailleurs, mis en garde contre des «dangers étrangers» qui, selon lui, visent à «reproduire le printemps arabe en Algérie». Ry. N.