La population d'Illoula Oumalou, une commune reculée de la daïra de Bouzeguène, à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, ne cesse de réclamer l'instauration d'un service des urgences de nuit et l'affectation d'un médecin pour assurer les gardes du week-end. En effet, depuis son inauguration, en 2016, cette structure de santé fonctionne comme une administration avec des horaires de bureau de 8h à 17h et un service minimum le week-end, pratiquement sans médecin et avec seulement des infirmiers chargés de prodiguer uniquement des soins de base. Forte d'une population estimée à dix-sept mille habitants, répartis dans dix-sept villages, Illoula Oumalou, une commune de haute montagne, aspire à mieux en matière de prise en charge dans le domaine très sensible de la santé publique. Les unités de soins implantées au niveau de certains villages n'offrent que le minimum vital, soit des injections et des pansements. Rattachée à l'EPSP d'Azazga, la polyclinique d'Illoula Oumalou devrait se projeter à mieux en matière de santé si les responsables daignaient répondre favorablement aux exigences d'une population qui augmente d'année en année. Ceci dit, il faut bien admettre que le personnel en place effectue sa mission convenablement et mérite d'être renforcé sérieusement en matière d'effectifs et mérite certainement une meilleure prise en charge car la structure ne dispose que d'une dizaine d'agents paramédicaux et de quatre médecins. Chaque jour, un médecin assure la permanence à Illoula Oumalou et le lendemain il est appelé à assurer une permanence à la polyclinique de Loudha, dans la commune de Bouzeguène. Concernant le corps médical, il y a un manque criant de médecins généralistes et cette situation est tout de même paradoxale et inquiétante du fait que de nombreux diplômés des facultés de médecine sont au chômage. "Les malades et leurs familles qui viennent aux soins nous reprochent souvent pourquoi on ne travaille pas 24 h sur 24 et nous leur expliquons que c'est aux responsables de la DSP de la wilaya de prendre les mesures nécessaires", nous dira une infirmière de service. Toujours-est-il que le service de la maternité, lui, fonctionne, jour et nuit, sans interruption avec une rotation de cinq sages-femmes qui bénéficient d'un système de récupération. Au niveau du service de protection maternelle et infantile (PMI), on assure les vaccinations d'usage, le suivi médical de la grossesse avec échographie des bébés, des examens cliniques avec un accompagnement psychologique et 20 à 30 accouchements par mois sont effectués par les sages-femmes, nous a-t-on indiqué. La polyclinique est dotée d'un cabinet dentaire avec deux dentistes qui exercent 5 jours sur sept, d'un laboratoire d'analyses et d'un appareil de radiologie de type analogique pour les clichés de diagnostic. L'établissement dispose d'une vieille ambulance qui demande régulièrement des réparations. C'est dire que le principal souci des villageois réside dans la prise en charge des malades durant la nuit car de nombreux patients auraient pu être sauvés si leur prise en charge est effectuée sur place car les évacuations vers l'EPSP de Bouzeguène ou l'EPH d'Azazga n'est pas une chose aisée, surtout en période hivernale. KAMEL NATH OUKACI