Les Chinois répliquent à Donald Trump : le géant des télécoms Huawei a annoncé hier une saisie de la justice américaine contre l'administration, tandis que Pékin menace de réduire ses exportations de terres rares, des métaux vitaux pour l'industrie de l'oncle Sam. La guerre commerciale s'est intensifiée depuis que Washington a augmenté début mai les droits de douane sur des produits chinois. Elle se double désormais d'une guerre technologique : l'administration Trump a interdit aux sociétés américaines de vendre des technologies à Huawei, numéro deux mondial des smartphones, mettant en péril l'approvisionnement crucial du chinois en puces électroniques. Face à Trump, médias officiels responsables politiques chinois agitent désormais la menace d'une réduction des exportations de terres rares vers les Etats-Unis -- ce qui pourrait priver Washington d'une ressource cruciale pour la haute technologie. Car, la Chine assure plus de 90% de la production mondiale de cet ensemble de 17 métaux, indispensables aux technologies de pointe et que l'on retrouve dans les smartphones, les écrans plasma, les véhicules électriques, mais aussi dans l'armement. Interrogé pour savoir les terres rares pourraient constituer une arme de rétorsion envers les Etats-Unis, un responsable de la puissante agence de planification économique (NDRC) a publié, mardi soir, un communiqué au ton menaçant. "Si quelqu'un veut utiliser des produits fabriqués à partir de nos exportations de terres rares pour freiner le développement de la Chine, alors je pense que (...) le peuple chinois sera mécontent", a-t-il mis en garde. Ces déclarations font suite à la visite remarquée du président Xi Jinping dans une usine de traitement de terres rares la semaine dernière - ce qui avait déjà été interprété comme une menace tacite juste après les menaces des Etats-Unis contre Huawei. M. Xi avait fait valoir que "les terres rares sont une importante ressource stratégique. Ce n'est qu'en possession d'une technologie indépendante (que nous) pourrons rester invincibles", avait-il ajouté, semblant faire le lien avec l'affaire Huawei. R. I./Agences