Ils sont accusés de détournement de deniers publics et conclusion de marchés douteux. Le procureur de la République près le tribunal de Sétif a ordonné tard dans l'après-midi de mardi de placer deux autres cadres du CHU Saâdna-Abdennour de Sétif sous mandat de dépôt. Il s'agit du secrétaire général et du président de la commission des marchés, pour conclusion de marchés douteux, acquisition de matériel sensible, à savoir des respirateurs pour le service de réanimation, non conformes au cahier des charges et dilapidation de deniers publics. Rappelons que dans la même affaire, le directeur général du CHU Saâdna-Abdennour de Sétif a été placé depuis quelques jours sous mandat de dépôt pour faux et usage de faux, dilapidation de deniers publics, conclusion de marchés douteux contrairement aux lois en vigueur et acquisition de matériel non conforme au cahier des charges. Selon certaines indiscrétions, le préjudice est estimé à plusieurs milliards. Par ailleurs, nous avons appris que l'enquête ouverte depuis plusieurs semaines par la BRI (Brigade de recherche et d'intervention) relevant de la Sûreté de wilaya de Sétif a permis d'entendre une dizaine de cadres du CHU dont notamment des directeurs et des responsables ayant une relation avec les finances et les marchés (lire notre article du 30 avril 2019) ainsi que des professeurs en médecine. Il s'agit, notamment du numéro 2 de la structure, le directeur des moyens matériels, le sous-directeur des affaires économiques, le chef du bureau des marchés et contentieux rattaché au directeur général, la directrice du pôle pédiatrique Kaâboub ayant occupé auparavant le poste de directrice des moyens matériels ainsi que d'autres membres de la commission des marchés et un fournisseur de matériel médical de la wilaya de Tizi Ouzou. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire. Le Pr Nabil Mosbah, chef du service réanimation qui a dénoncé depuis quelques mois les agissements de la commission des marchés et qui, il faut le noter n'a pas été soutenu par ses confrères et consœurs du conseil scientifique, a comparu en tant que témoin à l'instar d'autres professeurs. Rappelons que dès son installation depuis cinq ans, le DG a écarté plusieurs cadres compétents sortis des écoles spécialisées et de l'ENA pour les remplacer par d'autres sans une grande expérience, notamment des femmes nommées aux postes de responsabilité. Par ailleurs, nous avons appris de sources concordantes que plusieurs dossiers liés à la gestion de la structure dont celui du recrutement et ceux liés au marchés des équipements destinés à l'unité de greffe de moelle qui a coûté pas moins de 5 milliards et dont la structure a été réalisée et inaugurée depuis plus de trois ans par l'ancien ministre Abdelmalek Boudiaf et qui n'a jamais ouvert ses portes, l'affaire des banaliseurs destinés à la désinfection et broyage des Dasri (déchets d'activité de soins à risque infectieux) qui ne sont toujours pas utilisés au niveau de l'unité mère et enfant Harchi-Messaouda et qui sont tombés en panne juste après leur acquisition et bien d'autres affaires sont sur le bureau des enquêteurs de la police. FAOUZI SENOUSSAOUI