Les Sétifiens étaient unanimes pour le rejet de tout dialogue avec le système en place conduit par le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah. En effet, comme d'habitude, le seizième vendredi de manifestations a connu une participation record. La chaleur n'a pas impacté la détermination des Sétifiens qui, dès la fin de la prière du vendredi, ont commencé à affluer vers le lieu habituel de regroupement des manifestants. L'avenue de l'ALN et les rues adjacentes étaient noires de monde. Sous un soleil de plomb, coiffés de chapeaux, drapés de l'emblème national avec une bouteille d'eau à la main, les manifestants qui ont par la suite marché tout le long des grandes artères de la ville, notamment l'avenue Cheikh-Laïfa en passant par Bab Biskra et le stade Mohamed-Guessab, ont scandé des slogans hostiles au système, qualifiant ses symboles restants de traîtres, tout en rejetant en bloc tout dialogue avec le système en place. "Irhalou ya khaouana !" (traîtres, dégagez !), "Kolna dawla joumhourya, madaniya, mahich askariya", (nous avons dit une république civile et non un Etat militaire), "Bedoui dégage ! Bensalah dégage !", tout en insistant sur le refus d'une période de transition sous le règne de Bensalah qui représente le clan. Les marcheurs ont aussi souligné qu'ils ont été déçus par Gaïd Salah, tout en indiquant qu'il n'y a aucune animosité contre l'Armée nationale populaire.