Pour le neuvième vendredi consécutif, les Sétifiens sont descendus très nombreux dans la rue pour manifester contre le régime en place. Un impressionnant dispositif sécuritaire a été déployé à travers les grandes artères de la ville menant vers le siège de la wilaya, lieu habituel du rassemblement des manifestants. Tout en insistant sur le caractère pacifique de la manifestation, plusieurs banderoles portant des slogans hostiles au système, qui ne veut pas partir, ont été brandies. Sur certaines on pouvait lire : "Le peuple a dit : le départ de tout le système !", "Pouvoir dégage !", "Bensalah dégage ! Pas de concertation avec les anciens du système !" Par ailleurs, les marcheurs qui ont exigé le départ des trois "B" restants, tout en les nommant en chœur, ont qualifié tous ceux qui participent aux concertations de Bensalah de "traîtres". Drapés dans l'emblème national, les manifestants qui se sont rassemblés devant l'entrée du CHU pour rejoindre ceux qui étaient devant le siège de la wilaya ont été empêchés de prendre l'itinéraire habituel, à savoir l'avenue Cheikh-Laïfa, en passant par la direction de la sûreté de wilaya et la cour de Sétif. Des agents de police ont demandé aux marcheurs d'emprunter un autre itinéraire, les obligeant à passer par Aïn Fouara. Sur un autre volet, des manifestants ont déploré que, contrairement aux semaines précédentes, la circulation automobile n'a pas été bloquée tout au long de l'avenue de l'ALN, ce qui a créé une anarchie et a irrité les nerfs des manifestants.