Le discours adressé, jeudi, à la nation par le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, où il a affiché sa détermination à rester à la tête de l'Etat malgré le rejet populaire, a vraisemblablement fourni le combustible pour une forte mobilisation dans la capitale de l'Ahaggar. De nombreux manifestants ont encore battu le pavé à Tamanrasset en ce 16e vendredi de contestation contre le système en place pour réaffirmer, une fois de plus, le rejet d'une transition sous les sbires du régime abhorré, mais aussi pour contrecarrer les desseins scissionnistes du pouvoir en place. La marche, qui s'est ébranlée de la cité Tahaggart, a été organisée par les citoyens qui ont crié à tue-tête "dégage !" au président par intérim, Abdelkader Bensalah, ainsi qu'au chef d'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah. Tout en exigeant la libération des détenus d'opinion et des prisonniers politiques, les manifestants ont bravé les réverbérations d'un soleil au zénith pour souffler dans l'oreille des autorités autistes que la construction d'une Algérie nouvelle et démocratique ne se fera pas sous la houlette des "B" contestés et encore moins sous "un régime despotique qui cherche à se refaire une virginité après plus d'un demi-siècle d'oppression, d'avilissement et d'asservissement du peuple".