Résumé : Yazid ne parvenait pas à oublier ses cousins et beaux-frères, morts dans un tragique accident de la route. À chaque fois qu'il rentrait au village, il maudit cette route où les accidents sont fréquents. Il avait beau être un bon conducteur, dès qu'il arrivait à cet endroit, il redoublait de prudence…. "Prends ton temps !" se dit-il en suivant les deux camionnettes, devant lui. L'une d'elles accéléra et souleva un nuage de poussière. Yazid respirait mieux, il avait dépassé le "Quatre chemins" sans heurter quelqu'un ou provoquer un accident. Il remonta la vitre de sa portière. À partir d'aujourd'hui, et ce, durant deux semaines, il devra se faire à la poussière brune de son village natal. Les deux camionnettes s'étaient arrêtées au niveau de la fontaine publique. En les dépassant, Yazid vit des jerricans à l'arrière. Ils venaient du village voisin s'approvisionner en eau. Ce problème crucial ne serait probablement jamais résolu. Yazid fronça des sourcils en voyant un motard arriver devant lui à une cinquantaine de mètres. Non pas qu'il était surpris de voir un motard dans son village. Seulement il était surpris du fait qu'il portait un casque de sécurité. Et cela l'étonnait. Qui avait eu la présence d'esprit de s'en acheter un et de le porter ? Au village, il croisait des jeunes, à moto ou mobylette, sans casque. Le motard était bien habillé, tout de cuir. Yazid en déduit qu'il n'était pas d'ici mais de passage. Personne dans son village n'avait les moyens de s'offrir un pantalon et un blouson en cuir. Yazid serra un peu sur la droite car la conduite du motard était hésitante, il zigzaguait. Alors qu'il ne restait qu'une dizaine de mètres, il se rangea et cela rassura Yazid qui eut l'idée de ralentir pour le laisser passer. Seulement sans pouvoir expliquer pourquoi le motard coupa la route, le surprenant et il n'eut que le temps de donner un coup de volant pour l'éviter de justesse. Le motard alla rouler dans le champ. Yazid sous le choc, ne bougeait plus, regardant l'olivier à quelques centimètres de sa voiture. Il avait failli le percuter aussi. Mais rêvait-il ? Non, les affaires qu'il avait posées sur le siège étaient sur le plancher maintenant. Les peurs qui l'assaillaient à chaque fois qu'il empruntait cette route, avait eu raison de lui. Ce qu'il avait toujours voulu éviter, était arrivé. Yazid enleva sa ceinture de sécurité et descendit rapidement. Il avança jusqu'au milieu de la route. Le motard était parti sur la droite et lui sur la gauche, ils s'étaient croisés sans se percuter mais le jeune homme devint livide. Le motard était immobile près de sa moto. -Mon Dieu faites qu'il n'ait rien de grave !
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