Le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, a estimé hier, en réaction au dernier discours du chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, que la seule négociation possible servira à "aider le pouvoir" à partir définitivement. Dans un communiqué rendu public hier, Soufiane Djilali estime que les tenants du pouvoir "n'ont plus qu'une seule issue : remettre le pouvoir au peuple". Pour le parti politique, qui a été l'un des premiers à se dresser publiquement contre l'option d'un cinquième mandat pour Abdelaziz Bouteflika, "la question centrale est de savoir maintenant comment passer à un nouveau régime politique sans aggraver les conséquences désastreuses de la gestion de l'ancien régime". S'il ne remet pas en cause l'idée d'une "négociation" avec le pouvoir, Soufiane Djilali estime que le pouvoir ne doit pas attendre quelque chose d'autre des Algériens. Le pouvoir "doit négocier son départ et non son maintien", a-t-il tranché, tout en rappelant que "tout autre manœuvre aboutira à une situation inextricable". Pis encore, Jil Jadid rappelle que le pouvoir n'est pas "digne de confiance". À Abdelkader Bensalah qui a évoqué le "patriotisme" comme qualité qui doit préexister chez ceux qui doivent participer au dialogue, le président de Jil Jadid lui rend la pareille. Il rappelle que si le pouvoir "(…) a encore un sentiment patriotique et s'il veut engager l'Algérie sur la voie du changement pacifique", il "doit apporter quelques preuves de sa bonne volonté". Cela passe par des préalables tels que "la libération de tous les détenus d'opinion", le "changement de gouvernement", la désignation "consensuelle" de "compétences neutres" et "le départ de tous les anciens membres des gouvernements de Bouteflika". Jil Jadid exige également des négociations sur "la future autorité" qui sortira des négociations et demande à "fixer la date des prochaines élections". Sur le plan technique, le président de Jil Jadid rappelle que le discours du chef de l'Etat n'a pas précisé les contours des discussions à venir. Il propose "la désignation d'une commission, formée d'hommes et de femmes intègres, potentiellement acceptée par tous, et qui serait mandatée pour nouer des contacts avec tous les partenaires politiques". "Cette phase de discussion permettrait de s'entendre sur la phase finale du dialogue, en particulier pour préciser la composante de l'autorité qui aurait à la gérer, ainsi que l'ordre du jour", indique le président du parti, précisant que l'ordre du jour devrait porter, entre autres, sur "la libération de tous les détenus politiques et d'opinion", ajoute le parti de Soufiane Djilali.