Déçue par le discours de Bensalah, la communauté universitaire est sortie dans la rue pour lui rappeler que toutes ses initiatives sont rejetées. Encore une fois, elle réclame son départ comme préalable à toute négociation. Pour le 16e mardi de mobilisation, étudiants et enseignants des trois universités de Constantine ont battu le pavé, une fois de plus, sous un soleil de plomb, pour réaffirmer leur position vis-à-vis du système politique et de ses figures en place depuis plus de deux décennies. Une marche qui intervient après l'annulation officielle de l'élection présidentielle du 4 juillet et l'appel au dialogue lancé par le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah. Déçue par son discours, la communauté universitaire a fait entendre sa voix lors de cette 16e marche par des slogans appelant au départ du régime politique et de ses symboles dont les deux "B" (Bensalah, Bedoui) exprimant également son refus catégorique du dialogue prôné par le chef d'état-major de l'armée et relayé par Abdelkader Bensalah. "Makaneche mouchawarat maâ el-îssabat" (Pas de dialogue avec les malfrats) répétaient-ils. Aussi, les marcheurs d'hier, mardi, revendiquent une véritable transition démocratique conduite par des compétences nationales consensuelles. Venus de tous les campus de Constantine, les manifestants ont, dès 11h30, envahi la place de la Pyramide, donnant, ainsi, le "la" à leur marche hebdomadaire. Rejoints par leurs camardes des différents instituts et facultés, les étudiants qui arboraient l'emblème national, brandissaient, comme à l'accoutumée, des pancartes et banderoles tout en entonnant des chants et en scandant des mots d'ordre accusateurs. Sillonnant les principales artères du centre-ville de Constantine, ils ont formulé des réponses claires aux propositions de Gaïd Salah et du président intérimaire. "C'est de la poudre aux yeux. Les tenants du pouvoir tournent le dos aux revendications claires du peuple algérien qui est dans la rue depuis plus de 100 jours, malgré cette mobilisation inédite dans l'histoire du pays, cette bande persiste et signe et tient à son agenda qui a pour finalité la régénération du même système et le refus de toute proposition de transition démocratique", dira Khadidja, une étudiante abordée lors de la marche, hier à Constantine. Réagissant, au dernier discours de Bensalah, Sofiane, étudiant en biologie à l'université de Constantine 1, estime qu'il s'agit de la confirmation que le pouvoir est dans une véritable impasse et il ne sait pas comment s'en sortir. "Il est complètement déconnecté de la réalité et n'a pas pris la mesure des revendications du peuple qui est sorti pour une République démocratique, sociale et civile", poursuivra-t-il en parlant du régime politique en place.