La réunion de ces partis et personnalités semble être un prélude à un congrès plus élargi de la classe politique qui se réclame de l'opposition. À bientôt quatre mois du début de la révolution populaire, la classe politique ne sort toujours pas de son hibernation. Toutes les tentatives de rapprocher les points de vue pour proposer une alternative au pouvoir ont échoué. Une lueur d'espoir vient des partis de la mouvance démocratique qui se réunissent demain. Une dizaine de partis politiques et de personnalités du camp démocratique vont se réunir, ce matin, au siège du FFS à Alger. Il s'agit, en plus du parti hôte, du RCD, du PT, de Jil Jadid, de l'UPC, du PLJ et des personnalités comme Djamel Zenati. "C'est une rencontre de concertation", a indiqué Djelloul Djoudi, responsable au Parti des travailleurs. Selon lui, la réunion a un caractère de "concertation". Elle fait suite à celle qui s'était tenue, il y a quelques jours, au siège du PT. Mais cette rencontre était réservée à l'appel en faveur de la libération de Louisa Hanoune. Contacté, Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, a confirmé la participation de son parti à cette rencontre qui ne concerne visiblement pas que les chefs de parti. "Nous allons participer à toutes les rencontres auxquelles nous serons conviés", a-t-il assuré. La réunion de ces partis et personnalités semble être un prélude à un congrès plus élargi de la classe politique qui se réclame de l'opposition. Selon une source de la direction du FFS, la réunion sortira avec un appel qui sera lancé à l'adresse de la classe politique pour la tenue d'une conférence nationale. Une rencontre, élargie, se tiendra vraisemblablement au début du mois de juillet. "Il n'y a aucune date arrêtée pour l'instant", a confirmé un responsable de Talaie El-Houriat, dont le parti est partie prenante des "forces de changement" qui se réunissent régulièrement pour proposer une feuille de route. Pour tenir cette rencontre, des invitations ont déjà été adressées à Jil Jadid, au RCD, au MSP et au FFS, des partis qui n'ont pas participé ou quitté le groupe des partis de l'opposition. Pour donner plus de crédit à la rencontre, les partis travaillant dans le cadre des "forces du changement" ont choisi de confier la préparation de la rencontre à Abdelaziz Rahabi. L'ancien ministre de la Communication a toujours participé, au titre de personnalité nationale, aux rencontres de l'opposition. Nos tentatives de le joindre hier n'ont pas abouti. Mais selon une source partisane, une rencontre s'est déjà tenue samedi dernier pour dresser la liste des partis politiques et personnalités à convier à une éventuelle conférence nationale de dialogue. Au sein de l'opposition, deux grandes tendances se dégagent. La première est constituée de formations politiques et de personnalités issues du courant laïque ou démocrate qui plaide globalement pour une Assemblée constituante. Les partis politiques et personnalités réunies autour des "forces de changement" plaident, elles, pour la tenue d'une élection présidentielle comme première étape de sortie de crise. Si ces divergences sont désormais apparentes, ces partis et personnalités sont, en revanche, d'accord sur un point : tout le monde souhaite le départ d'Abdelkader Bensalah et de Noureddine Bedoui avant l'entame d'une période de transition. Cela constitue le point d'achoppement entre la classe politique et la population, d'un côté, et le pouvoir, de l'autre.