Des actions de terrain sont prévues dès la prochaine rentrée sociale dans le but de mobiliser les citoyens autour des objectifs de l'opposition. L'Instance de suivi et de concertation de l'opposition politique (Isco) se réunira aujourd'hui au niveau du siège de Talaiou El Houriat, le nouveau parti de l'ancien chef du gouvernement et candidat aux élections présidentielles de 2004 et de 2014, Ali Benflis. L'un des points les plus importants à l'ordre du jour de la rencontre est l'élargissement de l'Instance à d'autres partis politiques et personnalités publiques. «L'ordre du jour est fixé au début de la réunion», indique Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, précisant que cette réunion sera ouverte à la question de l'élargissement de l'Instance et aux autres questions d'actualité nationale. Actuellement, l'Isco rassemble les partis membres de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (Cnltd), à savoir le RCD, le MSP, Ennahda, le FJD, Jil Jadid et l'ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour, les partis membres du Pôle des forces de changement constitués de ceux qui ont soutenu la candidature de Benflis à la présidentielle du 17 avril 2014. Le parti de Benflis qui a tenu son congrès constitutif, il y a quelques semaines, a rejoint officiellement le Pôle de changement et l'Isco. La rencontre d'aujourd'hui intervient dans une conjoncture particulière pour l'opposition qui veut renforcer ses rangs et rapprocher ses points de vue au moment où les partis au pouvoir divergent sur plusieurs questions. L'opposition veut, en effet, établir un rapport de force nécessaire à même d'imposer au pouvoir de négocier une sortie de crise. «On veut absolument la construction de ce rapport de force. Il faut que l'opposition soit forte pour obliger le pouvoir à faire des concessions à la société», déclare Soufiane Djilali, président de Jil Jadid. Joint hier, par téléphone, il explique que l'établissement d'un tel rapport de force «doit venir de la solidarité de l'opposition qui poussera le pouvoir à négocier une sortie de crise pacifique par le retour à la souveraineté réelle du peuple à travers des élections crédibles et transparentes». Parmi les principales revendications de l'Isco figurent la création d'une instance indépendante d'organisation et de gestion des élections pour en finir avec la fraude électorale et une élection présidentielle anticipée. Citant l'exemple de Ghardaïa, notre interlocuteur estime que le pouvoir en place «totalement illégitime» est incapable de régler les problèmes. «Au contraire, il les aggrave», accuse-t-il. Depuis ces dernières 48h, au moins 18 personnes ont succombé à leurs blessures dans les échauffourées enregistrées dans les régions de Guerrara, Berriane et Ghardaïa. Des incendies et des actes de vandalisme contre le mobilier urbain, des édifices publics des habitations, des locaux, commerciaux, des véhicules de particuliers et des palmeraies, ont été également touchés, selon des témoignages locaux. En attendant de savoir quels sont les partis et les personnalités qui rejoindront les rangs de l'opposition structurée dans l'Isco, il convient de signaler que des actions de terrain sont prévues dès la rentrée sociale prochaine dans le but de mobiliser les citoyens autour des objectifs de l'opposition. Le RCD a appelé récemment les citoyens à soutenir les actions programmées à la rentrée sociale pour créer un rapport de force en faveur d'une transition démocratique, pacifique et ordonnée. «Il est de la plus grande importance, pour le RCD, d'engager directement les citoyens dans une initiative qui les concerne en premier chef. Il exhorte les Algériens et les Algériennes, convaincus que l'issue pacifique et démocratique est la seule alternative à la crise que vit le pays, à soutenir les actions programmées à la rentrée sociale pour consolider ce cadre consensuel et créer un rapport de force en faveur d'une transition démocratique, pacifique et ordonnée», a souligné le parti dans un communiqué. A ce regroupement de l'opposition manquera le FFS, accusé de connivence avec le pouvoir, qui refuse de rejoindre l'instance, même si son initiative de reconstruction du consensus national a abouti à une véritable impasse. Avec le regroupement de l'opposition, l'on se dirige vers une bipolarisation de la vie politique nationale. Les partis au pouvoir veulent, eux aussi, relancer l'alliance présidentielle, même si les propositions du FLN et du RND butent sur des divergences.