Résumé : Un lien fort les unit, même s'ils ne se connaissent pas depuis longtemps. Mounira ne pouvait imaginer l'avenir sans lui. Yazid trouvait sa cousine attachante, avec son caractère exceptionnel. Sa présence lui mettait du baume au cœur. Il arriva chez lui, à son village en début d'après-midi. Son père M'hand attendait près de la route et monta dans la voiture pour terminer le reste du trajet. Il ne souffla pas mot durant le trajet. Il avait aussi le visage fermé, des mauvais jours. Yazid stationna devant la vieille maison en pierre et au toit en pisé. Il sortit ses affaires du coffre et entra chez lui. Son visage s'assombrit à la vue de l'œil bleu de sa mère Kahina. Son père l'avait encore frappée. Il sentit son cœur se serrer. Tant qu'elle vivra ici, elle aura à subir ces violences pendant ses absences. Toute heureuse de le revoir, sa mère le suivit dans sa chambre et l'interrogea : -Pourquoi n'es-tu pas rentré comme prévu hier ? -J'ai raccompagné la fille de Dr Assia, la nièce de grand-mère. Sa mère apeurée lui fit signe de se taire. Son père venait d'entrer silencieusement. Il y avait trop de choses que Yazid ignorait, et sa mère craignait qu'il en dise plus qu'il ne faut pour provoquer la colère de son père. Et pourtant, Yazid continuait, tout heureux, malgré le geste de sa mère, ne comprenant pas pourquoi elle pâlissait. -Tu as été où ?, demanda M'hand, lorsque son fils se tut. -Chez Dr Assia. J'ai renversé sa fille, et comme elle était dans l'incapacité de rentrer chez elle sur ses pieds, je l'ai emmenée chez elle, lui apprit Yazid en s'asseyant sur le bord de son lit en fer. Je ne pouvais pas fuir mes responsabilités. -Et comment se sont-elles comportées avec toi ? Yazid secoua la tête et soupira. -Bien. Elles sont très gentilles. Très respectables. -Ah oui ?! -Je ne vois pas pourquoi il en aurait été autrement, rétorqua le jeune homme. Y aurait-il un conflit entre nos familles ? Les yeux noirs de son père envoyèrent des éclairs. Yazid comprit qu'il allait donner libre cours à sa colère et que les cris n'allaient pas tarder à venir emplir le silence de la maison. Sa grand-mère n'était pas rentrée à la maison. Elle avait dû être concernée par la querelle de ses parents. -Oui. Ce n'est pas seulement un différend qui nous oppose jusqu'à aujourd'hui, mais plusieurs. M'hand s'étrangla et se mit à tousser. Quand il put à nouveau parler, il reprit, apprenant à son fils : -Pauvre idiot. La famille B a tué ton grand-père. Oui, ton grand-père. Et ça ne te suffit pas ? À cause d'eux, je me suis retrouvé orphelin à l'âge de dix ans. Parce que mon défunt père avait pris pour deuxième épouse leur fille. Ils l'ont tué comme s'il l'avait kidnappée. Comme si ce n'était pas elle qui était venue le trouver ici. Comme je me serais senti vengé en apprenant que tu avais tué leur fille par accident. -Arrête de crier !, dit Yazid. Tout le village va se réunir ici. N'en fais pas toute une montagne.
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