L'absence criante et manifeste sur le marché national de certains médicaments thérapeutiques essentiels met en péril la vie des enfants, surtout ceux dont les parents ne peuvent se les procurer outre-Méditerranée. Parmi les nombreux cas recensés au niveau des centres hospitaliers et des cliniques privées de la région de Tlemcen, figure celui de cet enfant de 8 ans, K. Adel, dont les jours à vivre semblent comptés sans l'apport de ce médicament, dénommé communément immunoglobuline IG 10 prescrit pour un traitement à vie. Cet enfant traîne depuis sa naissance une maladie congénitale et chronique rare, appelée "agammaglobulinémie liée au chromosome l'X", connue aussi sous le nom de "maladie de Bruton" qui se caractérise notamment par le défaut de fabrication d'anticorps. Cette pathologie le rend fragile vis-à-vis de certaines infections bactériennes, virales et parasitoses et nécessite un traitement permanent par immunoglobulines administrées par voie intraveineuse ou sous-cutanée sous peine de mise en jeu du pronostic vital. C'est à l'âge de 2 ans qu'il développe une cellulite de sa jambe dite aussi "fasciite nécrosante", rapidement évolutive provoquant un état septique difficilement maîtrisable par les antibiotiques et le traitement chirurgical adjuvant. Après son admission à l'Etablissement hospitalier spécialisé mère et enfant de Tlemcen, il est suivi par la suite dans un cabinet privé de pédiatrie et de néonatologie où son médecin spécialiste constate que "le petit Adel, pour son déficit immunitaire, a besoin d'un bilan approfondi dans des centres spécialisés, à savoir un test de l'immunité cellulaire et le comportement des macrophages. Tout cela nous incite à transférer sa prise en charge à l'étranger". Dès lors, à défaut d'une prise en charge étatique, c'est son père qui a tout vendu pour financier son transfert à l'étranger. L'enfant handicapé a été admis dans un hôpital spécialisé en France, où après plusieurs consultations médicales et le séquençage de son ADN génomique, les médecins ont confirmé définitivement son agammaglobulinémie liée au chromosome l'X. Les praticiens spécialistes soulignent la nécessité du maintien résiduel à vie de ce médicament, l'immunoglobuline IG10, par des séances de perfusion. Or, la rupture de stock au niveau de la pharmacie de l'EHS Tlemcen et des autres établissements hospitaliers spécialisés mère et enfant et même à l'échelle nationale a jeté le désarroi chez ses parents. Ces derniers ont même lancé des appels au secours par le canal des réseaux sociaux, de la presse nationale et de la radio pour tenter de sauver leur progéniture. Le comble c'est qu'il n'existe aucun autre médicament alternatif à l'immunoglobuline IG 10 et nul laboratoire ne le fabrique en Algérie. Les enfants comme Adel atteints par ce déficit immunitaire vont-ils passer de vie à trépas à cause de cette pénurie qui perdure dans le pays ?