Mohamed Samy Agli, P-DG du groupe éponyme, a été élu, hier, président du Forum des chefs d'entreprise (FCE). Seul candidat, après le retrait du P-DG d'Alliance Assurances, Hassen Khelifati, de la course, Med Samy Agli a été élu à l'unanimité pour un mandat de quatre ans à l'issue de l'AG élective organisée au siège de l'organisation patronale à Alger. Le FCE soutient, dans un communiqué, que l'assemblée générale élective, "supervisée par un huissier de justice assermenté, s'est déroulée dans la sérénité et dans des conditions" conformes aux statuts de l'organisation patronale. M. Agli succède, ainsi, à Ali Haddad qui, faut-il le rappeler, avait démissionné le 28 mars dernier de la présidence du FCE. S'exprimant lors d'une conférence de presse, le P-DG du groupe Agli compte rompre avec les mauvaises expériences du passé. "Nous tirons les leçons de l'expérience. L'organisation existe depuis vingt ans. Des choses ont été bien menées. Nous allons les poursuivre et les renforcer. D'autres n'ont pas été bien faites. Nous allons les bannir", a-t-il annoncé. Le patron du groupe Agli s'est engagé à éloigner le FCE de la politique. "Nous ne ferons que de l'économie", a-t-il assuré. Pour le nouveau président du forum, les membres sont libres de leurs engagements politiques mais à titre strictement personnel. Ils ne doivent pas engager l'organisation patronale ni utiliser ses moyens et ses locaux. M. Agli veut faire du FCE une organisation patronale apolitique, recentrée, conformément à ses statuts, sur la défense des intérêts de l'entreprise et des chefs d'entreprise. "Nous allons être un partenaire des pouvoirs publics. Nous ne sommes pas dans la confrontation", a-t-il affirmé, précisant, toutefois, que le forum prendra des positions économiques d'une manière indépendante. "Nous allons exprimer d'une manière indépendante nos désaccords", a assuré M. Agli. Ce dernier soutient que l'image du FCE "n'est pas complètement ternie". Cependant il reconnaît qu'"il y a un travail à faire pour la rehausser", évoquant, notamment, la transparence et la mise en avant "des changements basés sur la confiance". Pour le nouveau patron du FCE, il ne faut pas jeter l'anathème sur les chefs d'entreprise. "On ne peut, aujourd'hui, accepter le procès d'intention et dire que tout le monde est mauvais. Chacun est responsable de ses actes", a indiqué M. Agli. Interrogé sur la démission de certains membres du FCE, le patron du groupe Agli soutient que le nombre de ces derniers ne dépasse pas la quarantaine. Selon lui, le forum comptait, au 31 décembre dernier, 2 000 membres à jour de leurs cotisations, "malgré la crise économique et les désengagements des gens". M. Agli compte se rapprocher des membres qui ont démissionné. "Nous irons vers eux. L'organisation n'appartient pas au président ni à un clan. Nous allons ouvrir la porte à tout le monde", a-t-il affirmé, lançant un appel "de mobilisation et d'union". Concernant le changement de la gouvernance du FCE, M. Agli annonce la mise en place, prochainement, d'un comité pour recueillir les propositions des membres. Pour rappel, le processus d'organisation de l'élection du président du FCE a été émaillé par certains incidents, qui ont poussé l'ancien président par intérim, Moncef Othmani, à démissionner. Cette démission a été suivie, le lendemain, de l'annonce par Hassen Khelifati, P-DG d'Alliance Assurances, du retrait de sa candidature à la présidence du FCE et de sa démission de cette organisation.