Malgré la forte chaleur enregistrée hier, les travailleurs des communes de la wilaya de Tizi Ouzou étaient encore plus nombreux à venir prendre part à la marche qu'ils tiennent tous les quinze jours au chef-lieu de la wilaya, et ce, depuis le mois de mai dernier. Organisée à l'appel de la fédération des travailleurs des communes affiliée au Snapap/Cgata, la marche des communaux s'est ébranlée depuis l'université Mouloud-Mammeri, en passant par la rue Lamali-Ahmed et le boulevard Abane-Ramdane, pour prendre fin au monument des Martyrs, à la sortie ouest de la ville des Genêts. Tout au long de leur parcours, les manifestants ont exprimé leur rejet du système en scandant : "Pouvoir assassin", "Doula madania machi askaria", "Mazalagh d'Imazighen", "Justice du téléphone : libérez les détenus", "Chaâb yurid tetnahaw gaâ", "Les Algériens d'Imazighen". Des slogans mêlés, par intermittence, aux youyous des nombreuses femmes qui ont pris part à la manifestation. Les communaux ont aussi exhibé des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Gaïd Salah dégage", "C'est l'avenir de nos enfants qui est en jeu", "Libérez les manifestants et les détenus d'opinion", "Pour une Algérie meilleure", "Nous n'avons plus de slogans : dégagez", "Les Algériens khawa khawa" et "Non à la justice par téléphone". Accostée durant la marche, la coordinatrice locale du Snapap/Cgata, Mme Faroudja Iabaden, a réitéré le rejet des travailleurs des communes du système actuel en déclarant : "Nous sommes là pour accompagner le peuple dans sa démarche et sa révolte qui a débuté le 22 février dernier. Le départ du système est d'ailleurs notre principale revendication, et nous espérons qu'à travers son départ la situation des travailleurs algériens va nettement s'améliorer !" Notre interlocutrice dénoncera, par ailleurs, "la dégradation du pouvoir d'achat des travailleurs et la précarité de l'emploi qui s'installe de plus en plus dans les communes par le recours abusif aux recrutements précaires dans le cadre du pré-emploi".