Portant l'emblème national et le drapeau amazigh, les manifestants ont également réclamé la libération de l'ensemble des citoyens incarcérés pour le port de l'étendard berbère et celle de tous les détenus d'opinion. Le collectif citoyen de la daïra de Beni Maouche, dans la wilaya de Béjaïa, a organisé, jeudi dernier, une marche pacifique appuyée par un rassemblement devant le siège de la daïra, pour exiger la libération "immédiate et inconditionnelle" de leur jeune concitoyen, Nacer Timsi, arrêté à Alger lors de la manifestation du vendredi 21 juin à Alger, puis mis sous mandat de dépôt, au même titre que les autres manifestants incarcérés pour avoir brandi le drapeau amazigh. Cette manifestation, qui a drainé une foule nombreuse, dont des citoyens venus des communes avoisinantes, a démarré de la place du commandant Si H'mimi-Feddal, au chef-lieu de la daïra de Beni Maouche. Les commerçants de la localité ont répondu favorablement au mot d'ordre de grève générale de trois heures (9h – 12h), lancé par les organisateurs de la marche. C'est vers 10h30 que la procession humaine a commencé à battre le pavé sous les cris de "Pouvoir assassin !", "Ulac smah ulac !", "Assa azekka, tamazight tella tella !", "Mazalagh d'Imazighen !", "Système dégage !", ou encore "Gaïd Salah dégage !". Portant l'emblème national et le drapeau amazigh, les manifestants ont également réclamé la libération de l'ensemble des citoyens incarcérés pour le port de l'étendard berbère et celle de tous les détenus d'opinion. Invité à prendre la parole lors du rassemblement ayant suivi cette marche, l'édile communal de Beni Maouche, Mokrane Labdouci, appelle tous les citoyens de la région à "rester mobilisés et déterminés à poursuivre le combat jusqu'à la chute du pouvoir en place et l'avènement d'une véritable république démocratique et sociale". Il a, toutefois, insisté sur le "caractère pacifique" du mouvement populaire déclenché le 16 février à Kherrata, avant de s'étendre à toutes les villes d'Algérie le 22 février 2019. "Nous devons veiller à ce que notre révolution en marche puisse préserver son caractère pacifique. Nous ne devons pas tomber dans le piège du pouvoir qui nous pousse à la violence pour tuer l'espoir de tout changement", a-t-il mis en garde. Pour sa part, le responsable du Centre de documentation des droits de l'Homme (CDDH) de Béjaïa, Hocine Boumedjane, a dénoncé l'arrestation "arbitraire" de pas moins de 14 manifestants à Alger, dont 4 sont originaires de la wilaya de Béjaïa et parmi lesquels figure le jeune Nacer Timsi de Béni Maouche. L'intervenant exhortera ses concitoyens à continuer à manifester et à exiger la libération de tous les détenus d'opinion. "Le 5 juillet 1962, nos ancêtres ont libéré le pays, le 5 juillet 2019, nous allons libérer les consciences. Restons donc mobilisés et engagés à déboulonner ce système dictatorial, afin de construire ensemble un véritable Etat démocratique dans une Algérie plurielle", a-t-il conclu sous les applaudissements de la foule.