À travers le réajustement des loyers des locaux commerciaux, l'APC de Constantine se veut plus rigide. La révision des tarifs lui permettra de renflouer ses caisses. Les locaux commerciaux du centre artisanal Polygone, cédés en 1998 à de jeunes artisans et déviés de leur vocation initiale, à savoir l'artisanat, ont amené les autorités locales, à leur tête la vice-présidente de l'APC chargée du patrimoine et des finances, à prendre des mesures draconiennes en révisant les loyers des locaux et mettre fin au “bradage anarchique des biens communaux”. Ces mesures, qui ont fait l'effet d'une bombe au sein des artisans de la ville des Ponts, n'ont pas été sans susciter un mouvement de contestation et un refus total de coopération. En effet, la chargée du patrimoine et des finances, Mme Bellil, a décidé, lors d'une conférence de presse samedi dernier à l'hôtel de ville, de mettre le holà à ce mouvement qui, selon elle, est totalement injustifié. Et pour cause. La conférencière a tenu tout d'abord à préciser qu'il n'y a pas eu d'augmentation du loyer de ces locaux commerciaux, mais une révision et une réévaluation des zones d'activités. “Cette opération est parfaitement légale et justifiée. Elle intervient à l'issue d'une enquête approfondie sur le terrain et qui a visé principalement les 350 locaux commerciaux du centre artisanal Polygone”, déclare-t-elle. Mme Bellil ne manquera pas de pointer du doigt les commerçants du centre artisanal : “Il y a de tout sauf de l'artisanat. Ce sont, pour la plupart, des industriels, ceux-là même qui osent contester la décision de l'APC.” Et de continuer : “On y trouve de tout. Des restaurateurs, des garagistes, et j'en passe…” Se basant sur une enquête réalisée sur le terrain, Mme Bellil a affirmé que sur un total de 91 locaux commerciaux concernés par l'enquête, 56 présentent des activités non artisanales, 35 sont fermés, alors que d'autres sont soit sous-loués, soit carrément vendus. Continuant sur sa lancée, elle a balayé d'un revers de la main toute possibilité de négociations avec les artisans protestataires qui, selon elle, sont réfractaires aux lois régissant le patrimoine. Ainsi, elle explique que cette opération est irréversible et s'effectuera sur la base de deux critères, à savoir la superficie du local et la zone d'activité. Elle précise que la nature de l'activité ne sera pas prise en considération. De ce fait, certains loyers seront augmentés ou abaissés alors que d'autres vont rester stables. À travers le réajustement des loyers de ces locaux commerciaux, l'APC de Constantine se veut plus rigide et moins clientéliste. “Certains loyers ont été fixés selon la tête du client et non selon les critères en vigueur”, déclare notre interlocutrice. Tout en concluant, Mme Bellil précisera : “Cette mesure va, en outre, permettre à l'APC de renflouer ses caisses et, de ce fait, percevoir ce qui se doit sur un sommier de consistance de 2 721 articles que compte son patrimoine. Lynda Nacer