Tant attendu, le concert de Natasha Atlas au théâtre de Verdure n'a pas été à la hauteur du public nombreux, venu goûter au cocktail musical rapprochant l'Orient et l'Occident, qui fait la réputation de la Cléopâtre des temps modernes. Reporté en raison du deuil national, le concert prévu jeudi a eu lieu samedi en soirée et a drainé un large public, des jeunes et de moins jeunes curieux de voir en live celle qui a donné à Mon amie la rose un nouveau souffle et une nouvelle inspiration. Après une minute de silence, c'est la musicienne anglaise, Jocelyn Pook, qui donna le ton de la soirée. Accompagnée de ses musiciens, la violoniste gratifiera le public d'une belle prestation puisée dans son riche répertoire. Sa musique, dont les notes valsent entre le gothique et l'aire de la renaissance, est un sublime voyage dans le temps et l'espace. Une inspiration qui navigue entre le sacré et le profane, trouvant son essence dans des influences différentes de musiques traditionnelles d'Asie, d'Europe et d'Afrique. La première partie de la soirée sera ainsi empreinte de lyrisme et de musique romantiques anglais du XVIIe siècle. Une Sweet harmonie et un cachet personnel que la compositrice, violoniste anglaise de formation classique, a superbement imposés dans différents films de réalisateurs de renommée internationale, notamment Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick. Le programme de Natasha Atlas sera cependant moins réussi. Beaucoup d'improvisation et une chanteuse très mal à l'aise sur scène. Un malaise qui se poursuivra un long moment avant que Natasha et son ingénieur de son ne trouvent un terrain d'entente. La chanteuse sera même contrainte de quitter la scène, drapée dans une fouta kabyle, un accessoire à travers lequel elle souhaitait fusionner avec la culture kabyle. Au bout d'une longue attente, la chanteuse réinvestira la scène pour la reprise de Avava y'nouva, de Idir. C'est plutôt marrant. Puis s'en suivra Ayeshtini, Ya Merkébi, de Abdelhalim Hafez, et Lama bada dans un registre plus classique. Au bout de quelques chansons, dont Mon amie la rose, le public, peu convaincu, prendra le chemin de la sortie par grappes. Certains resteront, cependant, pour se déhancher aux rythmes de la derbouka. W. L.