Résumé : Le vieil homme était venu lui faire entendre raison. Il n'acceptera jamais leur relation. Il lui demandait de faire son choix. Il était convaincu qu'il lui arrivera malheur et qu'il ne pourra pas profiter de la vie. Mounira n'en revenait pas qu'il puisse croire dur comme fer que les femmes de sa famille étaient des sorcières. L'histoire d'amour de son père et de la tante de sa mère avait eu lieu dans une époque où tous les mariages étaient arrangés par les patriarches, sans le consentement des futurs mariés. -Mon oncle, intervint Mounira. Je suis une personne comme vous et non une sorcière. Rien de mal n'arrivera à Yazid. Je tiens à lui et je ferai tout pour le préserver du mal. -Qu'en sais-tu ?, rétorqua le vieil homme. -L'avenir nous le prouvera, mon oncle. -Baba, il suffirait juste de ta bénédiction pour que je sois heureux. Je voudrais partager mon bonheur avec toi, avec ma famille. Je ne demande pas grand-chose de la vie. Je veux juste vivre entouré de ceux que j'aime. Le vieil homme secoua la tête et essaya de sourire à son fils qui le scrutait des yeux. -Je le souhaite aussi. Je n'ai que toi pour fils. Je veux bien taire ma colère pour que tu puisses être heureux. Mais tu dois aussi savoir qu'après la guerre qu'ont connue nos familles, ne sois pas surpris s'ils refusent ta demande en mariage. -Nous nous en passerons, dit Yazid. La seule bénédiction qui compte, c'est celle de ma famille. Donne-nous seulement ta bénédiction. -Vous l'avez, mes enfants. Notre famille a connu des drames. Pour toi, je ferai tout pour ne pas te perdre. Ce soir-là, Mounira, Yazid et son père ne se couchèrent même pas. Ils passèrent la nuit à discuter. Yazid raconta l'accident qu'avait fait Mounira, l'enfant qu'ils avaient emmené à l'hôpital mais qui s'en était sorti avec une bosse. Cet accident était déjà un mauvais souvenir. Les deux jeunes purent apprendre que le vieil homme avait appris que Yazid avait été arrêté. Il s'était rendu à la gendarmerie pour s'enquérir de la situation de son fils. Mais c'était une rumeur sans fondement. C'était la raison principale de sa visite à une heure aussi tardive de la nuit. M'hand refusa d'aller se reposer, à la déception des deux amoureux qui auraient voulu bavarder seuls, soulever d'autres questions relatives à leur mariage. Enfin, un tas de questions venait à l'esprit de Mounira qui renonçait à les poser en la présence de celui qui serait son beau-père. Lorsqu'elle se rappela les fois où il avait été méchant gratuitement avec elle, elle n'en revenait pas de son changement. Si on le lui avait prédit, elle n'y aurait jamais cru. Elle l'avait connu sec, dur. Ce n'était plus le cas. Parfois quand il posait une question, quand il faisait allusion à sa famille, elle essayait de ne pas sentir l'irritation qui montait en elle, par respect. Elle ravalait sa fierté, parfois sa colère pour sauver sa relation, car elle craignait qu'il leur complique les choses. Yazid et elle avaient besoin de sa bénédiction. Et même celle de sa famille côté maternel. Ce n'était pas gagné d'avance.
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