L'Assemblée populaire nationale aura demain mercredi un nouveau président. Dix jours après le départ de Mouad Bouchareb, les députés devront lui désigner un remplaçant. Si les députés ne se pressent pas pour assister aux réunions de l'APN, les candidats au poste du quatrième personnage de l'Etat se font déjà nombreux. Il est certain que le prochain occupant de la prestigieuse fonction sera du FLN. Pour cela, les postulants se bousculent. Avant l'expiration des délais de candidature, prévus ce soir, plusieurs personnalités du vieux parti ont déjà affiché leurs intentions. À commencer par le secrétaire général du FLN. Mohamed Djemaï, qui n'a toujours pas déposé son dossier, a informé ses proches hier de son intention de succéder à Mouad Bouchareb à la tête de l'instance parlementaire. Ecarté de force de la présidence de l'APN, Saïd Bouhadja ne cache pas non plus son vœu de retrouver son fauteuil. Après avoir échoué à prendre le poste de secrétaire général du FLN lors d'une récente réunion du comité central du parti, le député de Skikda espère retrouver, à 80 ans, les fonctions de président de l'APN. Il a demandé, publiquement, à Mohamed Djemaï de "respecter la légitimité" qui fait toujours de lui le titulaire du poste. Au sein de l'ancien parti unique, d'autres députés ne cachent plus leurs ambitions de devenir président de la Chambre parlementaire. Ainsi, comme dans toutes les périodes électorales, le nom d'Abdelhamid Si-Affif revient avec insistance. L'homme, connu pour son travail de coulisse, a caressé le vœu de succéder à Saïd Bouhadja en octobre dernier. Mais le président de la commission des affaires étrangères de l'APN a été victime de ses "origines". Issu de l'ouest du pays comme l'ancien chef de l'Etat, il a été "écarté" au profit de Bouchareb, venu de Sétif. Mais les règles du jeu ont changé depuis. D'autres noms de députés sont également avancés comme de sérieux prétendants à la présidence de l'APN. C'est le cas de Mourad Hellis, le vice-président que Mouad Bouchareb voulait exclure de l'Assemblée pour "incompatibilité". Le député de la capitale est en effet notaire de fonction. Mais le Conseil constitutionnel n'a pas trouvé d'infraction à la loi. Officiellement, l'élection du président de l'APN se fera par les députés de l'Assemblée. Mais tout le monde sait que le choix de celui qui occupe cette fonction revient au pouvoir en place. Il apparaît dès lors que les chances de voir Mohamed Djemaï cumuler deux fonctions sont importantes. L'homme d'affaires, député de Tébessa depuis 2002, semble avoir les faveurs du pouvoir. Parachuté à la tête du FLN malgré l'existence d'autres candidats, il va probablement se trouver à la tête de l'institution parlementaire. Si le choix du président de l'APN n'est pas encore tranché, la certitude de voir un hémicycle vide demain est plus qu'envisageable. La Chambre basse est déjà paralysée depuis février dernier, et ce n'est pas en pleines vacances d'été qu'elle se réveillera.