Le collectif des enseignants de la faculté des sciences économiques et de gestion de l'Université de Tizi Ouzou a, dans un communiqué rendu public, appelé le pouvoir "à rendre les clés de la maison Algérie" et "à négocier son départ". Le collectif des enseignants motive son appel par l'impasse politique qui s'est accentuée davantage avec l'échec du dialogue initié par le pouvoir à travers la conférence nationale tenue à Aïn Benian. "Les tenants du pouvoir, après avoir tout essayé pour disqualifier la révolution populaire, car ne voulant rien lâcher, tant leurs intérêts sont incommensurables, ont appelé au dialogue sans leur participation", écrit le collectif qui qualifie cet appel au dialogue de "trouvaille inédite". Inédite, car, estiment-ils, "le régime fidèle à ses pratiques de division et de fractionnement aussi bien de la classe politique que de la société civile" n'a fait que "réveiller les vieux démons des clivages idéologico-politiques". Ainsi donc, aux yeux de ces universitaires, le pouvoir ne fait, encore une fois, que "ruser avec l'histoire en essayant d'imposer sa solution électoraliste pour que rien ne change, via ses sous-traitants", comme c'est le cas, jugent-ils, avec la conférence nationale d'Aïn Benian. Pour les rédacteurs du communiqué, il ne fallait donc pas s'étonner qu'une telle démarche soit vouée à l''échec. "N'étant pas dupe, et comprenant parfaitement bien les manœuvres du régime mafieux, le peuple a rejeté sans aucune ambiguïté cette offre toxique des tenants du pouvoir", soulignent-ils, tout en citant, comme preuve de ce rejet, la réponse populaire assénée lors de la marche du 20e vendredi qui a coïncidé avec le 57e anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie. "Encouragé par ses victoires, convaincu du caractère juste de sa cause, le peuple, tous âges confondus, est sorti dans toutes les régions du pays, pour la 20e fois, et a réaffirmé sa demande de rupture avec le système." C'est à ce titre, d'ailleurs, que ce collectif d'enseignants de l'Université de Tizi Ouzou estime qu'il ne reste au pouvoir qu'"à rendre les clés de la maison Algérie et négocier son départ". Cela est d'autant plus judicieux, à leur avis, que depuis le 9 juillet, le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, ne dispose d'aucune légitimité constitutionnelle pour rester à son poste.