Cette édition qui a vu la participation d'une trentaine de poètes de plusieurs wilayas a été dédiée au regretté Ahmed Lehlou. Pour la soirée de remise des prix, cinq poètes ont été distingués par le jury. Le rideau est tombé, samedi, sur la 3e édition de la poésie kabyle "Tawwurt n'Lainceur", organisée par l'association culturelle Tafat d'Ath El-Kacem, dans la région de Boghni. En effet, après quatre jours d'intenses activités programmées en hommage au poète et homme de théâtre Ahmed Lehlou, décédé le 2 avril dernier suite à une longue maladie à l'âge de 54 ans, les membres du jury ont finalisé dans la matinée la liste des cinq lauréats de ce concours de poésie. Le premier prix Ahmed-Lehlou a été remporté par Mohamed Arezki Bouam, le deuxième prix Halli-Ali par Mourad Aguechiriou, le troisième prix Saïd-Attab par Taârbouth Kassa. Quant au quatrième prix Ahmed-Yahiaoui, il a été attribué à Fatiha Bouchiba et enfin le prix du jury (5e prix) a été décerné à Lila Chelli. Il est à rappeler que trente-deux poètes venus des wilayas de Tizi Ouzou, de Bouira, de Béjaïa, de Boumerdès et de Sétif ont déclamé des poèmes de haute facture devant un public nombreux durant deux soirées. La qualité des poèmes a mis en difficulté les membres du jury pour fixer leur choix sur les cinq poètes qui devraient émerger du lot. "Vous avez été tous à la hauteur. Mais il fallait quand même prendre les meilleurs. Cela ne veut pas dire que les autres ont démérité. Mais seulement, c'est la règle du concours. Nous sommes très contents de votre participation, car vous avez honoré le défunt Ahmed Lehlou", a annoncé dans son allocution Yahiaoui Hamid, en sa qualité de commissaire du festival. De son côté, M'hamed Belaïdi, président de Tafat, a tenu à remercier tous les participants et tous ceux qui ont contribué à cette belle réussite, surtout qu'il fallait honorer comme il se doit la mémoire du poète Ahmed Lehlou. "Même si le regretté Ahmed Lehlou n'est plus avec nous, son image plane toujours sur la table du jury", a-t-il déclaré avec une pointe de regret qui se lisait sur son visage. Le président de l'association a annoncé que dans la soirée le public était invité à un gala artistique. Effectivement, quatre jeunes artistes ont confirmé leur participation au gala. Il s'agit de Azeddine Tareb, de Kahil, de Ramy Farès et de Sahnoun, qui ont enflammé la placette du village, qui pour rappel était noire de monde bien avant l'arrivée des chanteurs sur scène. D'ailleurs, les organisateurs ont sué pour canaliser le flux de jeunes venus se défouler en cette soirée estivale. Il est à signaler qu'un hommage a été rendu au regretté Halli Ali, décédé l'an dernier, originaire d'Assi Youcef, et auteur de la chanson célèbre Yadjayid Jeddi Avernus des années 70, lors de la lutte pour le recouvrement de l'identité amazighe. À travers ce programme aussi riche que varié concocté par les organisateurs, Ath El-Kacem, ce village niché au pied du majestueux Djurdjura, est sorti de l'anonymat, car toutes les soirées depuis le lancement de cette troisième édition de la poésie kabyle ont été marquées par une ambiance festive, et la placette du village n'a pas désempli et a ainsi vibré sous la force des poèmes déclamés par les participants, ayant tout donné pour être à la hauteur d'Ahmed Lehlou. Au terme de quatre jours d'intenses activités, le président de l'association Tafat a clôturé cette édition en donnant rendez-vous pour la 4e édition de ce festival qui commence déjà à s'ancrer dans ce village et à drainer des foules des quatre coins de la wilaya et d'ailleurs. O. Ghilès