Le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed (Cour d'Alger) a ordonné, lundi, le placement en détention provisoire de l'homme d'affaires, Mahieddine Tahkout et des membres de sa famille, suspectés d'être impliqués dans plusieurs affaires liées à l'obtention d'indus privilèges, a-t-on appris d'une source proche du dossier. L'homme d'affaires Mahieddine Tahkout ainsi que des membres de sa famille ont comparu, dimanche après-midi, devant le tribunal de Sidi-M'hamed dans des affaires liées à l'obtention d'indus privilèges par des cadres de l'Office national des œuvres universitaires (Onou) et du ministère des Transports dans l'affaire liée aux œuvres universitaires ainsi que par des cadres du ministère de l'Industrie et de l'Agence nationale de développement de l'Investissement (ANDI), dans une autre affaire liée à la société CIMA MOTORS. Plusieurs hauts fonctionnaires de ces instances ont comparu à ses côtés. L'ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia et l'ex-wali d'Alger Abdelkader Zoukh ont comparu également devant tribunal, mais aucune information n'a filtré sur le motif de leur convocation pour savoir, si c'est en tant que mis en cause ou témoins. Ces deux responsables avaient comparu, avec plusieurs autres, à la mi-mai devant le procureur de la République, dans le cadre de la poursuite des enquêtes concernant l'affaire de Ali Haddad, avait précisé l'Entreprise Publique de la Télévision (EPTV). Depuis plus de deux mois, la justice a convoqué de nombreux responsables dans le cadre des enquêtes sur des affaires de corruption. Le parquet général près la Cour suprême d'Alger avait entamé, le 26 mai dernier, des procédures de poursuite judiciaire de nombre d'anciens membres du gouvernement, dont le dossier a été transmis au Procureur général près la Cour d'Alger, pour "des actes punis par la loi liés à des transactions conclues et des contrats contraires à la réglementation et à la législation en vigueur". Le Parquet général près la Cour suprême avait entamé "des procédures de poursuites judiciaires conformément aux dispositions du code de procédure pénale". Pour rappel, le Parquet général près la Cour d'Alger avait transmis au Procureur général près la Cour suprême le dossier d'enquête préliminaire, à l'encontre de 12 anciens responsables du gouvernement, dont les deux ex-Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, qui bénéficient de la règle du privilège de juridiction. "En application des dispositions de l'article 573 du code de procédure pénale, le parquet général près la Cour d'Alger a transmis, ce jour le 26 mai 2019, à monsieur le procureur général près la Cour suprême, le dossier d'enquête préliminaire instruite par la police judiciaire de la gendarmerie nationale d'Alger, pour des faits à caractère pénal, à l'encontre des nommés: Zaalane Abdelghani, Tou Amar, Talaï Boudjemaa, Ghoul Amar, Benyounes Amara, Bouazghi Abdelkader, Djoudi Karim, Bouchouareb Abdesslam, Zoukh abdelkader, Khanfar Mohamed Djamel, Sellal Abdelmalek et Ouyahia Ahmed", avait expliqué le Parquet général près la Cour d'Alger. "En raison de leurs fonctions au moment des faits, les susnommés bénéficient de la règle du privilège de juridiction consacrée par le texte de loi suscité", avait-on précisé. Depuis plus de deux mois, la justice a convoqué de nombreux responsables dans le cadre d'enquêtes sur des affaires de corruption.