L'unité de dessalement d'eau de mer, qui sera réalisée à la zone industrielle de Skikda, entrera en production au 4e trimestre 2007. C'est ce qu'a déclaré M. Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, dimanche dernier, en marge de la signature de la convention de réalisation de ce projet, au siège de Sonatrach à Alger. Le ministre a indiqué que “les travaux de réalisation de l'unité de dessalement débuteront dans les prochains jours dans la zone industrielle de Skikda”. La capacité de production de cette unité est évaluée à 100 000 m3/jour répartis en 5 lignes de 20 000 m3/jour chacune. Il a souligné, également, que “le projet de dessalement d'eau de mer de Béni Saf sera réalisé en collaboration avec la société espagnole Geida, et sera suivi de deux autres projets prévus à Tlemcen et à Mostaganem”. Ces projets seront lancés, selon M. Sellal, avant fin 2005. Le recours au dessalement d'eau de mer permettra, selon lui, d'améliorer l'approvisionnement des grandes villes en eau potable et d'atteindre 1,4 million m3/jour à l'horizon 2008-2009 en réalisant les 11 projets prévus dans le deuxième programme de relance économique. Les capacités de l'unité de dessalement d'Oran seront portées à 75 000 m3/jour en novembre prochain, dira-t-il. La société espagnole Geida s'intéresse, selon l'un de ses responsables, aux projets de dessalement d'eau de mer prévus à Tlemcen et à Mostaganem. L'unité de dessalement d'eau de mer prévue à Skikda sera réalisée, selon M. Touhant, chef de ce projet, par la société algéro-espagnole Aguas de Skikda dont Geida détient 51% et Algerian Energy Company (AEC) 49% du capital. Le délai de réalisation est fixé à 24 mois. Les initiateurs de ce projet ont opté, selon M. Touhant, pour la technique Build Own Operate, soit construire, posséder et exploiter comme mode gestion de cette unité. L'Etat utilisera, selon M. Chakib Khelil, ministre de l'énergie et des mines, cette nouvelle technique pour financer d'autres projets dans le secteur de l'énergie et celui des ressources en eau. Il a relevé, par ailleurs, que “ce projet nous permettra de réduire le tarif de l'eau de 13%”. Le montant de ce projet est estimé, selon M. Chikhi, P-DG de la Banque nationale d'Algérie, à 8 milliards de DA, soit l'équivalent de 110 millions de dollars. La BNA assurera 4 milliards de DA, alors que le Crédit populaire algérien (CPA) et la société Aguas de Skikda contribueront chacun à hauteur de 2 milliards de DA. Pour M. Chikhi, “c'est la première fois en Algérie qu'un financement local est engagé pour réaliser un projet d'une telle envergure sans aucune garantie de l'Etat”. La durée du financement s'étale, selon lui, sur 17 années, et le remboursement est basé principalement sur la viabilité du projet. Le taux d'intérêt applicable à ce projet est de 3,75%, précisera-t-il. Le premier responsable de la BNA a annoncé : “La BNA, le CPA, la BEA et la BDL vont intervenir prochainement pour le financement d'autres projets dans le secteur des ressources en eau” sans donner plus de précisions sur la nature de ces projets. Il y a lieu de rappeler que plusieurs entreprises participent à la réalisation de ce projet dont Sonatrach, l'Algérienne des Eaux (ADE), Sonelgaz, Algerian Energy Company (AEC), la BNA et le CPA. Faïçal Medjahed