Nous avons peur de l'irréparable. À chaque secousse tellurique, même enregistrée ailleurs, nous sortons de nos logements.” Telles sont les premières paroles prononcées par une vieille dame, rencontrée à l'entrée de l'immeuble des 22-Logements (Zhun). En effet, depuis l'hiver dernier, le collectif des habitants n'ont cessé d'interpeller les autorités sur toutes les malfaçons constatées au niveau de cette tour. “En mars dernier, nous avons saisi le wali par écrit. Nous n'avons reçu aucune réponse”, nous a appris le porte-parole du collectif, avant de nous montrer les correspondances en question. Dans l'une d'elles, on peut lire : “Nous venons, Monsieur le wali, porter à votre connaissance nos plus vives protestations.” En somme, leurs nombreux griefs sont résumés en dix points. Ils citent, entre autres, le non-respect des normes de construction antisismique, les failles et fissures apparentes dans les bâtisses dues aux malfaçons laissées par des entrepreneurs malveillants, l'étanchéité défectueuse de la dernière dalle fissurée, qui laisse infiltrer les eaux de pluie, persiennes et volets inexistants, réseau d'eau potable n'obéissant pas aux exigences de la pression élevée… Plus loin, les protestataires reviennent sur l'insécurité due au manque d'éclairage, favorisant ainsi vols et agressions. Dans le deuxième document accompagné de la pétition des locataires, le collectif a insisté notamment sur le non-respect des normes techniques. “Quant aux malfaçons, elles sont nombreuses. À l'intérieur des appartements, des morceaux de planches sont apparus, preuve que le décoffrage a été bâclé, laissant entrevoir des emballages de ciment incorporés au béton. Les conduites d'eaux usées en PVC présentent de nombreuses fuites, ainsi que celles d'eau potable dans la colonne montante, ce qui a provoqué l'effondrement du plafond du garage du RDC. Et notre surprise de découvrir des panneaux de “ternit” en guise de dalles. Du jamais vu !” ont-ils signalé par ailleurs. Sachant que la localité est située dans une région sismique, les locataires craignent un autre tremblement de terre qui pourrait avoir raison de l'édifice et causerait l'irréparable. “Nous insistons sur l'urgence de notre situation et vous demandons de diligenter une équipe d'experts qui rendra son verdict et établira un P-V de constatation, qui sera porté à la connaissance de tout un chacun, et ce, sans s'attarder sur d'autres détails, tels l'absence d'un réseau de gaz de ville ou encore les routes boueuses en hiver et poussiéreuses en été qui ne sont pas encore bitumées.” telles sont les conclusions inscrites sur la doléance destinée au premier magistrat de la wilaya. O. ghilÈs