L'activité sismique moyenne, dans le nord de l'Algérie, est de 50 séismes par mois. Les habitants de la région de Boumerdès ont été secoués hier matin vers 8h30, par un tremblement de terre. Neuf personnes ont été blessées lors de cette secousse dont la magnitude était de 5,2 sur l'échelle ouverte de Richter, selon le Centre algérien de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag). Selon les services de la Protection civile, aucun dégât matériel n'a été enregistré. L'épicentre du séisme a été localisé dans une zone sans constructions, située à 8km au nord-est de Boumerdès. Ce tremblement de terre a été précédé par une première secousse ressentie à Alger, dont la magnitude et l'épicentre n'ont pas été indiqués. Les populations de Boumerdès ont été prises de panique dès les premiers instants de la secousse. Traumatisés par la catastrophe du 21 mai 2003, ils ont quitté leurs domiciles tentant de trouver refuge dans des espaces dénudés. Les habitants, affolés, se sont vite calmés, rassurés par les médias et les services de la Protection civile. Selon le directeur du Craag, Abdelkrim Yellès, dont les propos ont été rapportés par l'APS, cette secousse entre dans le cadre de l'activité sismique ordinaire de la région du nord algérien. «Les régions du nord du pays représentent une zone d'activité sismique continue avec une moyenne de 50 microsecousses enregistrées chaque mois», a-t-il rassuré. Une panique indescriptible s'est emparée des habitants du chef-lieu de wilaya de Boumerdès. Des moments forts d'émotion ont marqué tous les visages, juste après la secousse, suivie d'une réplique ressentie à Boumerdès et ses environs, soit à une distance de 40km, a-t-on appris. Si aucun incident matériel n'a été déploré, en revanche, la peur faisant suite à la secousse a mis quelques personnes sensibles dans un état second. En effet, les neuf personnes, dont des femmes et des enfants, ont été évacuées vers l'unité de soins d'urgence locale et ont pu regagner rapidement leur domicile. La première secousse, dont l'épicentre a été localisé à Zemmouri, a été suivie, une dizaine de minutes plus tard, par une autre réplique de moindre intensité. «La confusion m'a joué un tour, puisque la première secousse, ressentie vivement, m'a fait d'abord croire à une explosion qui aurait frappé le centre-ville, avant de me ressaisir et des images de l'horreur du mercredi noir du 21 mai 2003 m'ont envahies en une fraction de seconde», témoignera H.N., 50 ans, habitant à la cité des 1200 Logements. Et de poursuivre: «C'était terrible parce que entre les deux secousses telluriques, nous avons entendu des vrombissements et des bruits assourdissants, exactement comme en mai 2003.» Le fait que les souvenirs et séquelles du dernier cataclysme soient encore vivaces dans les esprits, les habitants de Boumerdès ne peuvent oublier que leur ville est érigée sur une zone à forte activité sismique. Les neuf blessés ont été enregistrés au niveau de la cité universitaire de Boumerdès et celle de Corso. La précipitation dans les cages d'escaliers, le saut par les fenêtres ont occasionné aux étudiants des entorses au niveau des chevilles, des poignées et autres blessures légères.